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Evaluation des établissements : l'UNSA-Education dénonce la dénaturation du projet

Paru dans Scolaire le vendredi 29 octobre 2021.

“Faire du chiffre, cocher des cases plutôt que laisser le temps de l’appropriation, de la formation et de la réflexion pour les équipes“ voici le jugement que l'UNSA-Education porte sur l'évaluation, en cours, des établissements scolaires.

Le syndicat évoque une évaluation “sous pression“ avec “des injonctions“ qui tombent dans les académies pour rattraper le temps perdu dû à la pandémie de Covid-19 “jusqu’à en perdre de vue la finalité“. L'évaluation des établissements du second degré (EPLE) a été lancée en septembre 2020, tandis que celle des écoles élémentaires a débuté en 2021. Le Conseil de l'évaluation de l'école a fixé à 5 ans la durée nécessaire pour évaluer l’ensemble des écoles et établissements.

Sa présidente Béatrice Gille, lors d'une rencontre des Mardis de l'IH2EF le 23 septembre 2021 (voir ici) a estimé que “plus de 1000 établissements scolaire du second degré, surtout des collèges ont été évalués l'année dernière“. Elle y explique que “le conseil de l'évaluation de l'école a vraiment pensé cette démarche d'auto-évaluation et d'évaluation externe comme étant totalement participative, au sens où chaque acteur de la communauté éducative doit absolument y participer. Ça n'est pas la chose la plus simple du monde à faire.“

“On le voit dans les rapports d'auto-évaluation et d'évaluation que nous avons déjà pu examiner cette année, ajoute-t-elle, notre monde éducatif est assez habitué à regarder des actions, voire des objectifs, mais est beaucoup moins habitué à revenir aux besoins des politiques publiques mais également des élèves de l'établissement en particulier, et est aussi moins habitué à regarder très précisément le résultat, l'effet et l'impact des décisions prises.“

Pour l'UNSA-Education, au contraire, “il ne va pas de soi pour les équipes d’en voir l’intérêt". Il relève, dans certains cas, d'un “volontariat fortement conseillé, celui qui a toutes les chances d’être contre-productif, de faire perdre le sens de l’objectif initial. Car si le projet d’établissement est une réalité, il n’est pas encore partout un projet de travail collectif largement partagé. Ce qui a pour conséquence de faire passer l’évaluation de l’EPLE comme une charge de travail supplémentaire sans perception réaliste de la plus-value qu’elle pourrait apporter.“

L'évaluation “étendue à marche forcée ne résout pas les problèmes structurels du système éducatif“, dénonce le syndicat pour qui “à la rentrée, 2021, la priorité n’est pas d’évaluer". Dès lors l’UNSA-Éducation demande au Conseil d’Évaluation de l’Ecole de décaler son calendrier, afin de disposer de davantage de temps pour “croiser les analyses sur les structures et les pratiques, améliorer la réussite des enfants et des jeunes, en y accordant les moyens nécessaires“ Si l’UNSA-Éducation assure reconnaître “l’utilité d’un cadre d’évaluation qui peut permettre aux équipes de porter une analyse réflexive sur leur action éducative“, il trouve difficile “de s’approprier un nouveau paradigme d’évaluation des actions, tant le temps pour y parvenir est contraint“.

Le communiqué de l'UNSA ici

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