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Contrôle continu et évaluation : une proportion importante d'enseignants résistent aux injonctions ministérielles

Paru dans Scolaire le vendredi 29 octobre 2021.

La place donnée au contrôle continu pour le baccalauréat oblige à réexaminer les critères de notation des enseignants. Une note de service publiée au BO le 29 juillet (ici) indique que "la valeur certificative conférée (aux notes) implique que l'équipe pédagogique conduise au préalable une réflexion" qui permette "la définition de principes communs, garants de l'égalité entre les candidats" au terme d' "une démarche concertée" entre pairs. Certains éléments seront inscrits dans le règlement intérieur du lycée et deux demi-journées "banalisées" pour son élaboration. Un guide, publié sur le site Eduscol (ici), doit aider les enseignants dans cette démarche.

Mais les exercices donnés aux élèves et leur évaluation ne s'inscrivent-ils pas dans le prolongement d'une démarche pédagogique et leur harmonisation ne signifierait-elle pas une normalisation des enseignements ? C'est ainsi que le collectif "Lettres vives" publie une proposition de réponse à la commande ministérielle (ici) qui en limite drastiquement la portée. Elle a été élaborée dans un lycée où les professeurs de français n'ont pas la même conception de leur métier et elle a pourtant été approuvée par tous.

A la question des objectifs suivis, ils répondent "nos objectifs sont fixés par le préambule des programmes". Sur les “objets évalués", ils repondent qu'ils sont "choisis parmi ceux proposés par les programmes d’enseignement de 2nde et de 1ere". Le nombre des exercices évalués "est fixé par l’enseignant", et leur nature est définie "à partir des exercices définis par les programmes". C'est le professeur qui "détermine les coefficients des exercices en fonction des résultats et dans une démarche de bienveillance à l’égard des élèves", selon des critères "définis" par le livret scolaire. Ces exercices sont diversifiés "selon les préconisations des programmes" et "les modalités de calcul sont déterminées par le professeur en fonction des exercices, de la période de l’année et de la progression des élèves".

Cette forme de fin de non-recevoir n'est pas rare, à en juger par l'enquête menée auprès de ses adhérents par Indépendance et Direction, le syndicat FO des personnels de direction. Elle montre que moins de 15 % des équipes enseignantes ont accueilli "la perspective d’ouvrir ce chantier de façon favorable“, près de moitié ont eu "une réaction mitigée" et 22 % une réaction "franchement hostile". L'organisation syndicale ajoute que "le lancement du travail ne s’est donc pas déroulé dans la sérénité pour beaucoup d’équipes de direction". Toutefois, dans 52 % des établissements, "il y a eu un véritable travail collaboratif entre enseignants", mais souvent "partiel" et dans moins de la moitié des lycées, "le travail a abouti à un projet d’évaluation construit et présentable en CA et au public". Seuls quelque 20 % des répondants considèrent que, mis à part des délais trop courts, ce travail a été facile. Il a "assez difficile" pour un tiers d'entre eux, "difficile" pour un autre tiers, "très difficile" pour 10 % des personnels de diection.

L'organisation syndicale estime, à propos des modifications du règlement intérieur que "le cadre posé par l’institution dans les textes est très large et imprécis, et laisse aux acteurs de terrain le soin d’en poser un qui serait adapté à leur contexte". Elle "a alerté et alertera encore sur un mode de gouvernance, qui, sous couvert d’autonomie, place les personnels de direction en première position face aux réactions des personnels et des usagers".

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