Qui est concerné ? une première note pour comprendre les mauvais résultats en mathématiques des élèves en France (CNESCO)
Paru dans Scolaire le jeudi 30 septembre 2021.
“En France, plus d'élèves défavorisés (sont) dans des écoles défavorisées“ est le constat a priori simple que le CNESCO établit dans sa première note d'une série de quatre à paraître. le Centre national d'étude des systèmes scolaires cherche à mieux comprendre les faibles résultats des élèves en mathématiques en France au regard de l'évaluation internationale Timss datant de 2019, et à savoir si cette moindre réussite concerne davantage certains écoliers.
L'année de l'étude en effet, en France 54 % des élèves défavorisés sont scolarisés dans une école socialement défavorisée, alors qu'en moyenne dans l’ensemble des pays de l’OCDE ils ne sont que 35 % dans ce cas. Ainsi selon cette note, la moindre réussite des élèves en France, plus prononcée parmi les élèves défavorisés, s'explique “en partie parce qu’ils sont plus fréquemment scolarisés dans une école accueillant des élèves du même milieu social qu’eux.“
Et comme “la composition sociale de l’école fréquentée est aussi susceptible d’influencer la réussite des élèves“, la note indique que “les élèves défavorisés scolarisés dans des écoles socialement défavorisées obtiennent effectivement, en moyenne, de moins bons scores que ceux qui sont dans des écoles socialement favorisées" (avec un score moyen de 420 contre 455).
Pourtant selon le CNESCO, il existe des difficultés (de moins bons résultats en mathématiques pour les CM1 ayant participé à l'enquête) chez tous les élèves à l’école primaire, un constat qui “rejoint les conclusions de cette même enquête Timss réalisée en 2015“. Ces difficultés sont “plus prononcées“ parmi les élèves socialement défavorisés : en 2019, les élèves favorisés en France obtiennent un score moyen de 533 (soit un écart de réussite de -34 points par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE) et les élèves défavorisés 429 (donc un score inférieur de 53 points).
Le CNESCO explique en outre que “l’école française ne parvient ni à garantir la maîtrise de compétences élémentaires à tous les élèves socialement défavorisés, ni à permettre aux meilleurs d’entre eux d’atteindre un niveau élevé.“ En effet, la répartition des élèves selon leur milieu social entre trois niveaux définis dans l’enquête Timss (faible, intermédiaire et élevé, ndlr) montre que les élèves défavorisés en France sont sur-représentés parmi les élèves qui obtiennent des scores inférieurs au premier niveau : 34 % contre 15 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. A l'inverse, les élèves défavorisés en France sont sous-représentés parmi ceux qui ont un niveau élevé (4 % contre 19 % en moyenne dans les pays de l’OCDE).
Le centre d'étude des systèmes scolaires exclut le genre (comme dans les autres pays de l'OCDE, les filles obtiennent de moins bons résultats que les garçons) ou le contexte social (avec 33 % des élèves qui font partie du quart des élèves de l’OCDE les plus socialement favorisés et 19 % des élèves faisant partie du quart des élèves les plus défavorisés de l’OCDE, les élèves français seraient globalement plus socialement favorisés et la faible réussite des élèves en France ne serait “pas expliquée par une plus forte présence d’élèves défavorisés“), pour expliquer la faible réussite globale des collégiens français.
Comme il apparaît au CNESCO que la moindre réussite des élèves de CM1 en France en mathématiques à Timss 2019 ne concerne pas exclusivement certains élèves, ce dernier indique vouloir étudier “le contenu même du test Timss en analysant précisément ce qui est demandé aux élèves au regard des programmes scolaires français“, dans une note à paraître prochainement.
La note ici