Dédoublements : "il ne semble pas y avoir d'effet en CE1" (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 28 septembre 2021.
Jean-Michel Blanquer annonce qu'il ouvrira demain 29 septembre un séminaire consacré à l’école maternelle et qu'il rappellera à cette occasion "l’importance de la transmission des savoirs fondamentaux à l’école primaire". Il annonce également la publication d'une "nouvelle évaluation" par la DEPP des effets des dédoublements.
Selon le communiqué ministériel, le "document de travail" du service statistique de l'Education nationale, "met en évidence des effets positifs sur la conduite de la classe, sur le sentiment des enseignants de pouvoir aider leurs élèves et sur les pratiques de différenciation". Il montre aussi des effets positifs en ce qui concerne les acquis des élèves : "Les élèves de classes dédoublées en REP+ ont, en fin de CE1, des résultats supérieurs aux élèves issus de classes ayant des caractéristiques similaires mais n’ayant pas bénéficié de la réforme (...). Les effets positifs se produisent en CP et subsistent en CE1."
La première partie du document de travail de la DEPP (171 p.) porte sur les acquis des élèves de REP+ comparés à ceux d'élèves "leur ressemblant sur des critères sociaux et scolaires" mais qui "n'ont pas bénéficié de cette mesure" et dits "Proches REP+". Il montre que "la réduction de la taille des classes en REP+ semble avoir eu un effet sur (les) progressions en français et en mathématiques (...) : l’effet est de 9 % d’écart-type en français et de 14 % d’écart-type en mathématiques (...). Par rapport aux résultats trouvés antérieurement, l’effet paraît un peu faible en français, mais conforme aux attentes en mathématiques. En mathématiques, cet effet paraît plus fort pour les élèves les plus en difficultés (...). L’impact positif de la réduction de la taille des classes en REP+ est surtout visible en CP (+14 % d’écart-type en français et 12 % d’écart-type en mathématiques). En CE1, il ne semble pas y avoir d’effet supplémentaire (le différentiel de progressions entre REP+ et proches REP+ est faible et non significatif, tant en français qu’en mathématiques)".
Les auteurs montrent en effet qu'en français, les élèves qui ont bénéficié du dispositif rattrapent leur léger retard entre le début du CP (...) et le début du CE1 (...), mais en fin de CE1, l’écart se creuse à nouveau en faveur des Proches REP+ (...). En revanche, la réduction de la taille des classes semble avoir un effet positif sur les résultats en mathématiques des élèves de REP+, avec une différence de performance de l’ordre de 8 % d’écart-type par rapport aux Proches REP+ en fin de CE1, là où il n’y avait aucun écart en début de CP."
Un autre modèle, par "modélisation", donne "une estimation plus favorable de l’effet de la réduction des tailles de classe que les statistiques descriptives : en mathématiques, les élèves en REP+ ont une progression de 14 % d’écart-type supérieure à celle des Proches REP+, alors que les statistiques indiquaient un rapprochement de 8 %. En français, un effet de 9 % d’écart-type est observé (...) alors qu’aucune différence n’apparaissait dans les statistiques descriptives."
Ils ajoutent qu'en français, en ce qui concerne les élèves les plus en difficulté, "les élèves de REP+ tendent à légèrement réduire leurs différences avec les Proches REP+ en cours de CP, mais cette amélioration ne se confirme pas en fin de CE1 (...). En mathématiques, la réduction de la taille des classes semble avoir un effet plus fort pour les élèves les plus en difficulté (...). La réduction de la taille des classes fait baisser de plus de 5 points la proportion d’élèves en difficulté en REP+, ce qui paraît important comparé à l’effet de 8 % d’écart-type observé sur les scores moyens."
Le document de travail ici