Enseignement agricole : une manifestation et une lettre aux parlementaires
Paru dans Scolaire le jeudi 23 septembre 2021.
Ce jeudi23 septembre, un collectif d'une cinquantaine de personnes, et composé de 13 organisations en faveur de l'Enseignement agricole public s'est réuni devant l'Assemblée nationale à l'occasion de la journée d'appel à la grève et à la manifestation dans l’Éducation (voir ici).
Par la même occasion, cette intersyndicale (regroupant FO, FSU, SUD, UNSA, à laquelle s'ajoutent la FCPE, la Confédération paysanne et Ingénieurs sans frontière a adressé un courrier à des parlementaires (dont Elsa Faucillon, députée PCF ou encore Daniel Salmon, sénateur Ecologie Solidarité et Territoires) avant l'examen du volet enseignement du budget du ministère de l'Agriculture. Ils rappellent que la crise sanitaire a accentué les difficultés d'un système d'enseignement dont le Sénat lui-même estime que la survie est en jeu. Il a perdu 50 postes "Équivalent Temps Plein" en 2019, 60 en 2020, 80 en 2021 et devrait en perdre encore 16 en 2022.
Interrogé par ToutEduc, le co-secrétaire général du SNETAP-FSU Frédéric Chassagnette évoque, la veille, un comité de suivi technique dédié au budget, en présence du ministre de l'Agriculture, plutôt agité. Les syndicalistes reprochent au gouvernement la “dégradation de l'outil public de formation“ depuis 5 ans et le “manque d'ambition“ pour la filière alors que Julien de Normandie leur reproche une certaine “ingratitude“ face aux 94 postes non supprimés.
En outre pour le collectif, certains établissements "sont déjà obligés d’embaucher sur leurs fonds propres", ce qui les met "en grande fragilité financière" et qui est normalement interdit, explique Frédéric Chassagnette. D'autre part, "de nombreux enseignements ne sont déjà plus assurés dans des conditions acceptables" (en Occitanie ou dans l'Est, seraient observés des regroupements de classes parce que les dotations ne permettent pas de pouvoir accueillir tous les élèves) et "l'enseignement agricole public se trouve dans l’incapacité de répondre aux attentes des familles comme des territoires" du fait d'une "offre de formation sclérosée" et des menaces de fermetures de filières ou de sites (notamment dans des petites structures comme des lycées professionnels ruraux), estime l'intersyndicale.
Les signataires font valoir que l'enseignement agricole représente "une véritable chance pour de nombreux élèves, étudiants, apprentis et stagiaires", qu'il "a toujours été force de propositions dans le domaine des innovations pédagogiques" et que ses résultats en termes d'insertion professionnelle sont "régulièrement salués".
Le courier du SNETAP-FSU ici