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Le statut de l'Ecole remis en cause, estime la FNEC (fédération FO de l'enseignement)

Paru dans Scolaire le jeudi 09 septembre 2021.

La mission première de l'école ne serait plus de produire des qualifications, et la politique conduite par Jean-Michel Blanquer s'inscrit dans le projet de l'exécutif de "déqualification des emplois". Pour la FNEC-FP, la fédération FO de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle qui organisait, ce 9 septembre sa conférence de presse de rentrée, le "Grenelle de l'éducation" et la déclaration à Marseille d'Emmnanuel Macron ont pour objet "une profonde modification du fonctionnement" du système scolaire, une remise en cause des statuts, et, in fine, du sens même de l'institution.

Clément Poullet évoque d'ailleurs pour cette rentrée des personnels "épuisés, excédés" et "inquiets" des réformes et des contraintes qui se multiplient, la crise sanitaire étant utilisée pour "bousculer le système". Pour le secrétaire général de la fédération, l'obligation vaccinale qui touche certains personnels (les psychologues de l'Education nationale, les infirmier.e.s et médecins) et les menaces de suspension contribuent à rendre la situation "éruptive".

L'organisation syndicale met plus particulièrement l'accent sur les problèmes que pose l'inclusion scolaire : "le nombre des prescriptions des MDPH (maisons départementales des personnes handicapées) explose alors que le nombre des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) diminue, leurs revenus sont en-dessous du seuil de pauvreté, beaucoup démissionnent et les candidatures se raréfient." La FNEC pointe aussi un renversement de perspective : les MDPH définissaient des besoins et l'institution devait mettre les moyens correspondants, à présent les PIAL (pôles inclusifs d'accompagnement personnalisés) disent de quels moyens ils disposent et les MDPH doivent faire en fonction des possibilités. Par ailleurs, la fédération dénonce la perte de moyens des RASED, des EREA et des structures adaptées à l'accueil d'enfants lourdement handicapés.

Autre sujet d'inquiétude, la situation des "contractuels alternants". Les concours de recrutement étant repoussés en fin de M2, les étudiants qui se destinent à l'enseignement sont contractuels et ont une charge d'enseignement tout en préparant le concours et leur master, le tout pour un salaire très faible, avec le risque d'être "reçus-collés" (reçus au concours mais pas au M2), une titularisation se faisant en fin d'année suivante, donc à bac+6. "Nous allons vers un assèchement des candidatures."

Parmi les autres points mis en exergue, à noter la situation des personnels administratifs qui sont de plus en plus "aux ordres" et qui doivent faire face à une complexification de leurs missions, notamment parce qu'ils doivent y "intégrer du régalien", par exemple sur le suivi de la radicalisation. La FNEC qualifie de "ridiculement faibles" les montants de la nouvelle prime d'attractivité et voit dans les déclarations d'Emmanuel Macron sur l'exercice du droit de grève à Marseille une "déclaration de guerre".

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