Scolaire » Actualité

Rentrée scolaire : des personnels “épuisés“ par la gestion de la pandémie (SGEN-CFDT)

Paru dans Scolaire le jeudi 09 septembre 2021.

Une semaine après la rentrée des classes, le SGEN-CFDT menait sa conférence de presse de rentrée avec une “volonté de faire vivre un syndicalisme de proximité, selon les mots Catherine Nave-Bekhti pour qui “c'est là que se forgent nos propositions et revendications“. L'organisation syndicale a décliné sa vision de l'éducation d'une part autour des enjeux immédiats auxquels la pandémie demande de répondre, et d'autre part pour “la construction d'un système éducation plus juste“ à moyen et long terme.

 Au sujet de la pandémie, le SGEN fait valoir qu' “il y avait accord sur la nécessité d'ouvrir de manière durable“ les établissements scolaires, tout en demandant des investissements avec notamment l'achat de masques chirurgicaux, voire FFP2, ou concernant l'aération des locaux, alors que “le gouvernement a mis du temps a reconnaître que l'équipement en capteur de CO2 pouvait être utile“, a expliqué la secrétaire générale. Catherine Nave-Bekhti a fait part de l' “incompréhension très forte sur la manière de traiter les élèves cas contacts“ du syndicat (vacciné, un élève de plus de 12 ans au contact d'un élève contaminé pourrait rester en classe, ndlr), qui demande la même stratégie que dans la population globale, à savoir de tester toute personne en lien avec cas avéré. Elle regrette le manque de dialogue social (absent jusqu'à mercredi) autour de la vaccination de certains personnels de l'éducation, ainsi que les différences dans la mise en œuvre de la vaccination des élèves selon les académies. De plus, quelques personnels de direction auraient signalé au syndicat des cas de pression émanant de familles antivax.

Le SGEN-CFDT met aussi l'accent sur des personnels “épuisés“, dont le moral est “marqué par la fatigue“. Il insiste sur “le manque de temps de concertation accordé pour prévoir la continuité pédagogique“ pour un travail qui requiert une “anticipation“, et qui passe par une organisation et un accompagnement préparés “collectivement“. L'absence de collectif budgétaire engendrerait des tensions sur les personnels ainsi que sur le système. “Nous considérons que le déficit d'investissement dans l'éducation depuis de nombreuses années a fragilisé le système“, ajoute la secrétaire générale qui souhaite voir des améliorations de rémunérations pour tous les personnels, au-delà de la revalorisation annoncée par le ministre (que le syndicat qualifie de “goutte d'eau“). Les difficultés de recrutement, de fidélisation et de remplacement ont été abordées. Pour ce dernier élément, est noté que “davantage de départements ont recours à des contractuels dès le début de l'année. Le problème s'étend“, insiste Catherine Nave-Bekhti. Le syndicat souligne en outre l'importance d'un accompagnement adapté et de qualité car “des collégiens ou lycéens demandent à redoubler ou dégradent leur projet d'orientation“

Le syndicat a évoqué quelques avancées sur certains dossiers : les AESH avec la mise en oeuvre d'une grille de rémunération (voir ici), même s'il constate “depuis la rentrée une déception majeure sur les conditions de travail qui ne s'améliorent pas. Il y a des démissions“, la prime d'attractivité jugée “intéressante“, les décharges pour la direction d'école. Sur ce dernier point, Catherine Nave-Bekhti estime cependant que le directeur ne doit pas “décider seul“ et rappelle l'importance du collectif dans la conduite de projet.

Concernant les annonces d'expérimentations dans des établissements de premier degré à Marseille par Emmanuel Macron, où les directeurs d'école pourraient choisir l'équipe pédagogique (voir ici), selon la syndicaliste “cela donne l'impression que les enseignants dans ces 50 écoles ne font pas le travail. Or ils le font“, assure Catherine Nave-Bekhti. En revanche, l'idée de création de 10 micro-collèges et lycées “peut être intéressant(e) pour lutter contre le décrochage scolaire et reprendre pied dans la formation initiale“, en favorisant l'autonomie pédagogique et en réduisant les contrôles administratifs, car pour aider les élèves “il n'y a pas que le 1er degré, il y a à lutter tout au long du parcours“, conclut-elle.

Enfin, pour la réforme de l'évaluation du baccalauréat, avec l'arrivée des 40 % de contrôle continu “se pose la question de comment faire en sorte que cette évaluation semble légitime et la plus juste possible au sein d'un établissement et d'un établissement à l'autre“. Le syndicat, qui indique que ce changement de modalité d’examen implique (et nécessite) un travail collectif dans les établissements scolaires, aimerait que l'on fasse confiance aux équipes dans leurs capacités à évaluer les élèves “sans que soit imposé quelque chose d'extérieur par rapport à ce que font les enseignants“.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →