Macron à Marseille : les réactions, de négatives à très négatives, du SNUDI-FO, de la FSU, du SE-UNSA, du SGEN-CFDT
Paru dans Scolaire le vendredi 03 septembre 2021.
Pour le SNUDI, le syndicat FO de l'enseignement primaire, "le président Macron entend liquider l’Ecole de la République et le statut des personnels", puisqu'il annonce "un statut dérogatoire pour 50 écoles marseillaises pour la rentrée 2022". Ses déclarations "confirment la volonté du ministre Blanquer de mettre en place des directeurs supérieurs hiérarchiques des enseignants et de bouleverser le fonctionnement de l’Ecole". Le SNUDI rappelle à ce sujet le projet de création d'un emploi fonctionnel pour les directeurs d’école totalement déchargés. Il s'inquiète également des propos relatifs aux rythmes scolaires et aux acteurs extrascolaires. Il appelle les personnels à la grève le 23 septembre.
De même pour la FSU, Emmanuel Macron n'a pas annoncé le "plan de rénovation" des écoles qui était attendu, mais "la mise en place de dispositifs qui feraient des écoles de Marseille un terrain d'expérimentation de la dérégulation de l'Éducation nationale"; "le recrutement des professeur-es des écoles par les directeurs et directrices d’école ouvrirait une brèche dans le fonctionnement du service public". La FSU craint que la création d’une société publique en charge de la réhabilitation des écoles ne préfigure "une nouvelle forme de désengagement de l’État" marqué par "le retour des projets de partenariats public/privé". Elle voit dans cette intervention une instrumentalisation "irresponsable" de la situation marseillaise et elle invite les personnels à se mobiliser le 23 septembre et le 5 octobre.
Pour le SE, les annonces du président sont "hors-sol" et "mal venues". Le syndicat UNSA des enseignants note qu' "aucun chiffrage de l’aide qui serait apportée aux écoles de Marseille n’a été donné, alors que des moyens supplémentaires sont nécessaires et attendus par les personnels", E. Macron ne comprend pas ce qu'est l'innovation, laquelle "ne se suscite pas par une décision extérieure, déconnectée et sans concertation avec ses principaux acteurs". Par ailleurs, le président "met à mal le travail engagé avec le ministère de l’Éducation nationale sur la direction d’école depuis plusieurs mois". Et l'organisation syndicale s'interroge, "le but du Président était-il d’apaiser et de soutenir l’école ou de partir en campagne en s’adressant à son électorat sur de vieilles idées plus efficaces pour la communication politique que pour l’éducation" ?
Quant au SGEN-CFDT (Provence - Alpes), il "acte positivement l’annonce faite par le Président de la République du soutien financier de l’Etat à un vaste plan de rénovation du bâti des écoles marseillaises", après "des décennies d’abandon". Mais pour ce qu'il appelle "école du futur", le président "recycle de vieilles rengaines sur le recrutement des équipes enseignantes qui n’ont jamais fait leurs preuves lorsqu’elles ont été expérimentées". Et la section syndicale met en garde, à l'approche des échéances électorales "contre la tentation de déclarations chocs 'anti-mammouth' qui sauront peut-être séduire une partie de l’électorat mais empêcheront tout débat constructif et apaisé sur les nécessaires évolutions de notre système éducatif". Il propose d'expérimenter une autre solution, "des pôles éducatifs de territoire (...) associant tous les acteurs, la population et le réseau partenarial".