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Rentrée scolaire et sanitaire : Pour le SNES-FSU, le second degré est “laissé pour compte“

Paru dans Scolaire le lundi 30 août 2021.

“Il y a des trous dans la raquette du protocole sanitaire“ décryptait ce lundi 30 août, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES, le syndicat FSU du second degré à propos des mesures mises en place par le ministère de l'Education nationale pour la rentrée. En cause, la “légèreté“ et le “manque de responsabilité“ de Jean-Michel Blanquer dans le choix d'un protocole de niveau 2 “alors que dans certaines territoires la situation est en train de se dégrader“, mais également “le cafouillage autour de l'isolement des élèves révélés positifs“. Elle cite l'exemple d'un lycée Toulousain doté d'un centre de vaccination offrant une possibilité de mutualisation avec d'autres lycées, ce qui semble “contradictoire avec le principe du non brassage“ des élèves. Sans oublier les cantines, les sorties scolaires et les capteurs de CO2, sujets pour lesquels le ministre est perçu “en décalage avec la réalité“.

Pour y répondre, le SNES-FSU propose de mélanger les niveaux 2 et 3 du protocole, avec par exemple l'utilisation du niveau 3 du protocole pour les cantines en complément du niveau 2 dans le reste de l'établissement. Le syndicat souhaiterait davantage de présence sur la question des tests, en regardant les exemples d'autres pays où ils sont utilisés comme alternative à l'isolement. Il propose d'utiliser une deuxième salle dans ou à proximité de l'établissement pour la restauration. Enfin, il demande la possibilité d'avoir des réunions entre tous les acteurs de la crise sanitaire : ministre, syndicats, collectivités territoriales et professionnels santé notamment pour traiter des questions de bâti et d'équipements scolaires.

“C'est un enjeu de service public pour toute la société." Sophie Vénétitay rappelle l'importance que revêt l'école, révélée ainsi que ses failles par la crise du Covid-19, et dans la perspective de la présidentielle. Car pour la secrétaire générale du SNES-FSU, les réformes de Jean-Michel Blanquer ont “sacrifié“ le second degré avec des choix budgétaires “contestables“. Elle évoque 7 490 emplois supprimés en quatre années, l'équivalent de “166 collèges de 45 professeurs supprimés en termes de moyens“, malgré une hausse de 63 662 élèves sur la même période. Ainsi, l'augmentation des effectifs à venir implique pour le syndicat de donner des moyens supplémentaires au collège et au lycée. De même, la question de l'attractivité du métier et du recrutement des enseignants reste “entièrement posée“ pour le syndicat, alors qu'il n'est “plus question d'une loi de programmation pluriannuelle“.

Le SNES dénonce encore le “carcan“ que pourrait représenter le projet local d'évaluation pour les pratiques pédagogiques des professeurs, tout autant que l'idée du professeur référent (s'occupant au lycée d'un groupe de spécialité, au contraire du professeur principal qui s'occupe d'une classe, ndlr) dont l'ensemble de tâches “laisse un peu perplexe : moitié coach personnel, moitié nounou“ et qui ne répondrait pas aux enjeux de l'orientation.

Selon Sophie Vénétitay, les enseignants du second degré ressentent, depuis plusieurs mois et années, de l'amertume voire de la rancoeur au vu des réformes et de la “méthode Blanquer“ (comme le fait de s'adresser directement à la presse sans consulter les syndicats, ndlr). Elle estime d'ailleurs que “beaucoup de choses ont été ratées durant ce quinquennat“ et elle cite la récente campagne de communication de promotion de la laïcité, portant une “vision très négative qui brouille le message“. La syndicaliste estime que “ce bruit de fond percute le travail" des enseignants.

D'ailleurs selon elle, “Jean-Michel Blanquer est le ministre qui ne répond absolument pas aux enjeux pédagogiques en cette rentrée“, comme sur la question du rattrapage des savoirs pour les élèves ayant pris du retard avec le distanciel en période de pandémie, ce qui passe, estime le syndicat, par une adaptation des programmes et par des moyens, par exemple pour des dédoublements permettant de repérer les fragilités.

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