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Laïcité : la campagne de communication du ministère amplement critiquée

Paru dans Scolaire le lundi 30 août 2021.

La Campagne de promotion de la laïcité annoncée par Jean-Michel Blanquer lors de sa conférence de presse de rentrée, comprend huit affiches qui veulent "inscrire le récit de la laïcité dans le quotidien des élèves en s’appuyant sur ses effets concrets, incontestables et partagés" selon le ministère (ici). Mais elle "témoigne d'une dangereuse confusion abondamment moquée sur les réseaux sociaux", selon Télérama (ici), cité par Claude Lelièvre (ici). 

Pour sa part, le SE fait valoir que cette campagne "n’a fait l’objet d’aucun travail partagé avec les représentants des personnels" et il considère que "les messages véhiculés laissent perplexe". Les affiches comportent des affirmations telles que "Permettre à Sacha et Neïssa d’être dans le même bain, c’est ça la laïcité". Pour le syndicat UNSA des enseignants, "le fait de débuter les slogans par le verbe permettre montre bien le souhait de contrecarrer une idée ancrée chez beaucoup de jeunes, qui associent laïcité et interdictions". L'organisation syndicale ajoute que "la plupart des slogans mettent en avant la tolérance, le 'vivre-ensemble' qui auraient d’ailleurs pu être déployés dans beaucoup de pays ne se déclarant pas laïques", au lieu "de la liberté de conscience, la neutralité, la distinction des croyances et des connaissances" qui sont "des notions phares de la laïcité". De plus, "cette campagne veut renvoyer une image de l’Ecole où existerait réellement la mixité sociale, alors que sujet est le talon d’Achille de ce ministère".

Pour la FSU, le ministère confond laïcité et "vivre ensemble". La campagne, "en jouant sur des caractérisations essentialisantes et stéréotypées, laisse croire que les motivations de la laïcité pourraient se confondre avec une lutte contre le communautarisme" et elle contribue "à renforcer l’idée que les menaces contre la liberté de conscience seraient liées aux différences d’origine et aux écarts culturels qu’elles supposeraient". Elle relève "d’une stratégie politique contradictoire avec le travail que l’école doit conduire pour éduquer à la laïcité".

Pour sa part, le journaliste de Télérama qui signe cette "humeur du jour" fait remarquer que "l'assignation de religions supposées à des prénoms (car la laïcité concerne bien la religion et non les origines!) pose un sérieux problème". Il ajoute qu'elle "n'évoque pas explicitement la neutralité de l'Etat et de ses agents, la liberté de croyance et de pratique, le respect des convictions, pourtant principes fondamentaux de la laïcité".

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