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“Nous défendons la voie professionnelle parce qu'elle est attaquée“ (SNUEP-FSU)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 27 août 2021.

“Le choix de différencier élèves vaccinés et non vaccinés est irresponsable et risqué“. Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du SNUEP, exprimait ce 27 août son désarroi à l'occasion de la conférence de presse de rentrée du syndicat FSU de l'enseignement professionnel public, face au protocole anti-Covid mis en place par le ministère de l'éducation pour la rentrée des classes. “Très attachée à l'égal accès à l'enseignement de tous les élèves“, elle considère la mesure comme une double peine pour les non vaccinés car “ils seront exclus, et de plus, ils devront se débrouiller tout seuls“.

Sigrid Gérardin, qui indique avoir demandé de revoir la définition d'un cas contact (30 mn passées sans masque auprès d'un cas Covid avéré) et proposé un dépistage massif (au lieu d'une politique de tests ciblés), dénonce le manque de rigueur, le “refus d'écouter les organisations syndicales et les personnels que l'on représente“ et anticipe “la rentrée (qui) risque d'être très anxiogène“.

Plus précisément, elle pose plusieurs questions sur la rentrée scolaire des élèves de l'enseignement professionnel (28,6 % des jeunes sont en formation professionnelle). Les restaurants d'application seront-ils ouverts ? et si oui, le pass sanitaire sera-t-il exigé ? Le syndicat a proposé que les PFMP (périodes de formation en milieu professionnel) soient décalés d'octobre, où tous les élèves ne pourront être tous vaccinés, à janvier. Avec pour seule réponse du ministère, focalisé sur la rentrée, une demande de temps.

Selon le SNUEP-FSU, le ministère “fait comme si rien ne s'était passé pendant deux ans“, alors que le syndicat se demande comment faire pour rattraper les retards accumulés et renforcer les connaissances. Il propose d'aménager ou d'alléger certains programmes.

Alors que Jean-Michel Blanquer évoquait hier (voir ici) comme un des grands objectifs de sa politique, l'élévation du niveau général des enfants, Sigrid Gérardin considère que “la voie professionnelle permet aux élèves d'élever leur niveau de qualification“ et fustige le “choix“ du ministre de l'Education nationale “de supprimer 750 postes dans l'enseignement professionnel sur le quinquennat“ avec “au moins 3h d'enseignement en moins par semaine“. Elle entend défendre la voie professionnelle “non pas par dogmatisme, mais parce qu'elle est attaquée“. Ses élèves sont, dit-elle, “une population invisible, pourtant très utile mais délaissée par tout ce qui est politique publique“.

La co-secrétaire générale du SNUEP-FSU évoque d'ailleurs un “sous-financement“ de la voie professionnelle, et un ministre qui “travaille avec le gouvernement pour favoriser l'apprentissage“. Pour elle, l'apprentissage “est un système patronal qui est brandi par le gouvernement comme une forme de solution magique à tous les problèmes de chômage. On sait très bien que malgré les milliards dépensés depuis des décennies, le chômage n'a pas baissé." A l'inverse, la voie professionnelle “accepte tous les jeunes sans conditions“ et fournit un diplôme faisant “toujours rempart contre le chômage.“

Ont été ensuite discutées les mesures prises lors du Grenelle de l'Education, telle la revalorisation des rémunérations. Pour la syndicaliste, la prime d'attractivité n'est “pas pérenne“ et exclut plus de la moitié des enseignants. “On est très loin du compte, on n'est pas satisfaits et on va continuer à se mobiliser“, affirme-t-elle avec le souhait d'une mesure générale d'augmentation du point d'indice et des grilles indiciaires.

En outre, la syndicaliste ne voit “aucune mesure qui permette de tendre vers l'égalité professionnelle“, elle et dénonce le recours aux HSA (heures supplémentaires année), une politique défavorable aux femmes“.

Le SNUEP-FSU indique vouloir continuer à “batailler“ pour que les primes des professeurs principaux de quatrième en SEGPA (Sections d'enseignement général et professionnel adapté) soient versées. Axel Benoit, co-secrétaire national, explique que le développement des “fonctions mixtes“ (enseignant ayant des missions d'enseignement et d'inspection), qualifiée de “hiérarchie intermédiaire“, a tendance “à détruire le collectif de travail“.

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