AEFE : Pour le SNES-FSU, l'argent public finance les écoles privées de l'étranger
Paru dans Scolaire le mercredi 14 juillet 2021.
“Il n’y a plus d’ambiguïté : la priorité pour l’opérateur public AEFE est de mettre en œuvre le projet présidentiel de ‘développement‘ du réseau d’enseignement français à l’étranger par des investisseurs privés, au détriment des missions de service public d’éducation qui lui sont confiées et sont quant à elles en voie d’abandon“, estime le SNES-Hors de France dans un communiqué.
Le syndicat FSU du second degré dénonce une “politique scandaleuse": “les lycées français à l’étranger sous contrôle direct de l’Agence ou déjà conventionnés avec l’opérateur subissent de nouvelles suppressions de postes“. L'organisation syndicale évoque un plan d'économie conduisant à 10 % de postes de personnels détachés supprimés (soit environ 600, ndlr)., conséquence d'une baisse de sa dotation de 10 % en 2017 (33 millions d'euros).
De plus, selon le syndicat, de nombreux titulaires de l’Education nationale employés en contrat de droit local étranger “continuent d’attendre l’ouverture d’un support budgétaire permettant un détachement pour sortir de la précarité“ et restent, faute de postes ouverts par l’AEFE, “sans avancement de carrière ni accès à la pension civile Fonction publique“.
Face à cela, huit établissements privés, dits “partenaires“ de l'agence, mais sans lien avec le public, par exemple à Erevan ou Rangoon, bénéficieraient selon le SNES d'une “manœuvre permettant une prise en charge financière par l’AEFE de tous les postes de personnels détachés“.
Ces établissements basculeraient ainsi du statut de partenaire à celui de conventionné, pour une durée temporaire de 4 ans. Avec pour effet le financement de 23 postes dans ces “établissements jusque-là totalement privés, donc entièrement auto-financés“, ajoute le syndicat. Un nombre restreint (sur les 5 300 personnels détachés) mais une première inquiétante pour le SNES-FSU, qui y voit symboliquement un financement par l'Etat d'établissements privés.
Le communiqué ici