L'informatique perd plus de la moitié de ses élèves entre 1ère et terminale, la plupart des autres disciplines, un tiers
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 23 juin 2021.
Cette année, 34 799 élèves de 1ère générale (9% de l'effectif global, 2,9 % des filles, 16,8 % des garçons) ont choisi l'enseignement de spécialité "Numérique et sciences informatiques", soit davantage qu'à la rentrée 2019 (31 503 élèves soit 8,1 % de l'effectif), mais cette année en terminale, ils ne sont plus que 13 912 (3,7 % de l'effectif, moins de 1% des filles, 7,3 % des garçons).
Les associations EPI (Enseignement public et informatique) et AEIF (Association des enseignantes et enseignants d'informatique de France) constatent que cet enseignement est "l'un de ceux que les élèves abandonnent le plus" (puisque tous les élèves doivent abandonner l'un de leurs trois enseignements de spécialité, chaque discipline perd donc, en moyenne, un tiers de ses élèves, ndlr). A titre de comparaison, le pourcentage d'élèves ayant choisi Mathématiques passe de 64 à 41 %, pour les Sciences économiques et sociales, il passe de 44 à 33 %, en Physique-Chimie, de 43 à 34 %, en SVT, de 39 à 27 %, en Histoire-Géographie, de 38 à 26 %, en Humanité - Littérature - Philosophie de 20 à 9 %...
Les deux associations demandent donc au ministère de prendre "des mesures de nature à faciliter le choix de cette spécialité par des lycéens qui le souhaitent mais qui en sont souvent dissuadés", notamment du fait de "leur perception de l'orientation ultérieure dans l'enseignement supérieur", malgré "les besoins en informatique sur le marché du travail".
Elles se sont félicitées des créations d'un Capes et d'une agrégation d'informatique mais considère que le nombre des postes offerts est "très limité". Quant aux enseignants "de différentes disciplines" qui assurent actuellement cet enseignement, ils sont "préoccupés par la fragilité de leur situation" puisqu'ils "peuvent se voir retirer leur enseignement par l'arrivée dans l'établissement d'un titulaire du Capes NSI, voire d'un stagiaire". Elles demandent donc que soit pris en compte le DIU-EIL (diplôme inter-universitaire "enseigner l'informatique au lycée").