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Vaccination anti-covid-19 des mineurs : le CNCE n'est pas enthousiaste, J-M Blanquer ne souhaite pas qu'elle se fasse dans les établissements

Paru dans Scolaire le mercredi 09 juin 2021.

"Y a-t-il une urgence absolue à commencer la vaccination (contre la Covid-19 des 12-16 ans) dès maintenant, alors que plusieurs indicateurs sont au vert et que la rentrée scolaire de septembre pourrait signer le début de la campagne ?" Le CCNE (Comité consultatif natioanal d'éthique) "regrette à cet égard que les décisions aient été prises si rapidement". Emmanuel Macron a en effet annoncé l'ouverture de la vaccination des 12-18 ans à compter du 15 juin.

Jean-Michel Blanquer a recommandé, hier 8 juin sur CNews (ici), aux adolescents de se faire vacciner "dans les centres de vaccination" cet été. Le ministre de l'Education nationale n'a pas exclu la vaccination dans les établissements scolaires, "s'il le fallait à tout prix", ajoutant "on travaille à toutes les hypothèses", mais ce n'est à l'évidence pas son souhait. En ce qui concerne la distribution d'auto-tests, il parle d' "un succès pour les adultes", mais d'un "faible taux d'acceptation par les familles", même si "les chiffres montent".

Pour sa part, le CCNE rappelle que "la mise en place d’une politique vaccinale se construit sur la recherche d’un double bénéfice : pour la personne elle-même (...) et pour la collectivité (...)". Or "les formes graves de l’infection sont très rares chez les moins de 18 ans, le bénéfice individuel tiré de la vaccination s’en trouve donc limité", mais, du fait du confinement, "ils ont pleinement participé à l’effort collectif destiné à protéger leurs aînés et les plus fragiles d’entre nous", subissant les conséquences "profondes et probablement durables" de la pandémie.

La question du consentement des mineurs

Par ailleurs, si "il semble que la capacité des enfants à s’infecter et à transmettre le virus existe", il est "peu probable" que l'objectif de 85% de l’ensemble de la population immunisée "puisse être atteint grâce à la seule vaccination des adultes".

Mais "est-il éthique de faire porter aux mineurs la responsabilité, en termes de bénéfice collectif, du refus de la vaccination (ou de la difficulté d’y accéder) d'une partie de la population adulte ? (...) Quel risque de stigmatisation pour les adolescents qui ne souhaiteraient pas y avoir recours ? Ne risque-t-on pas de briser leur confiance si le retour à la vie normale était compromis par l’arrivée de nouveaux variants ?"

Dès lors, "la question d’une information adaptée (sur la balance bénéfices-risques, les incertitudes, les alternatives à la vaccination ...) et du consentement doivent être au cœur de la démarche, tant pour ceux détenant l’autorité parentale que pour les adolescents". Le CCNE rappelle "que le code de la santé publique insiste sur l’obligation de prendre en compte également le consentement de la personne mineure".

Le CCNE considère que la stratégie "Tester, tracer, isoler" doit être "optimisée chez les mineurs afin qu’elle soit éventuellement envisagée comme une stratégie alternative à la vaccination".

Le site du CCNE ici

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