BAC 2021 : pour l'épreuve de philosophie, le flou persiste sur le zéro éliminatoire
Paru dans Scolaire le mercredi 02 juin 2021.
Les élèves de terminales doivent-ils absolument se présenter à l'épreuve de philosophie du baccalauréat sous peine d'un 0 éliminatoire ? Pour Edouard Geffray, DGESCO au ministère de l'EN, en visioconférence face aux journalistes ce matin, ne pas se présenter serait “une très mauvaises idée“. Selon lui, “il faut être présent à l'épreuve, aussi bien au titre de la possibilité de faire, qu'au titre de la nécessité de se préparer à l'avenir“. Il explique ainsi qu'un candidat absent de manière non justifiée a traditionnellement zéro, et que “ça restera le cas, si un candidat a 17 pendant l'année et se dit : je ne vais pas me lever, n'aura pas 17 mais 0“.
La question reposée, il a répondu que “celui qui justifie d'une absence revient en septembre (pour la session de remplacement, ndlr), celui qui fait le malin a 0 et prend un risque que je crois inconsidéré par rapport à son avenir et par rapport a ce qui fait la loi“. Examiné par conseil supérieur de l'éducation le 27 mai, le texte concernant les aménagements définitifs dit que “lorsqu’un candidat est absent à l’épreuve terminale de philosophie sans motif dûment justifié, il ne peut faire valoir sa moyenne annuelle et n’est pas convoqué aux épreuves de remplacement“. Le texte n'a toutefois pas encore été publié au JO (voir ToutEduc ici).
En attendant une réponse plus tranchée, Edouard Geffray a présenté une session “issue de la réforme complète“ du baccalauréat 2021, mais comprenant des “aménagements apportés en cours d'année“ en raison d'une année scolaire fortement impactée par la crise sanitaire.
A noter ainsi que 715 006 candidats sont inscrits en 2021, soit une baisse de 3,5% par rapport à 2020, et surtout de près de 9% pour les bac technologiques. La correction dématérialisée sera généralisée à l'ensemble du territoire pour toutes les épreuves écrites du baccalauréat général et technologique. Les élèves qui préparent un baccalauréat professionnel se voient dotés d'une attestation de réussite intermédiaire à l'issue de la classe de première.
Concernant les épreuves de juin, Edouard Geffray confirme qu'elles sont “maintenues conformément au calendrier initial“, ajoutant que “pour cela il y a un protocole sanitaire extrêmement strict applicable“, le même appliqué aux concours avec un espacement de deux mètres entre candidats, l'obligation de port du masque (même pendant le grand oral), l'utilisation de gel hydroalcoolique, l'aération et la limitation de la circulation et du brassage des élèves.
Au sujet des aménagements des épreuves, il voit dans le choix de la meilleure des deux notes en philosophie une manière de “sécuriser les élèves tout en leur permettant de donner le meilleur d'eux-même". L'enjeu, poursuit-il, "c'est de faire une première expérience d'une épreuve longue“. Pour le grand oral, c'est selon lui “la grande innovation de ce bac 2021 car il permet aux candidats "pour la première fois d'exposer et d'échanger avec un jury autour de leur sujet“; “l'enjeu est de permettre l'acquisition de cette aisance alors qu'il y a un certain retard à l'oral dans la tradition française“. Il précise que cela ne constitue “pas un contrôle de connaissance mais cela permet d'apprécier la capacité à argumenter autour de la thématique choisie“.
Edouard Geoffray a également insisté sur le processus d'attribution du baccalauréat, très bienveillant lui aussi, pour lequel un “guide de l'harmonisation sera distribué à tous les jurys“, leur indiquant les bonnes pratiques à adopter et rappelant les particularités de la scolarité des élèves cette année.