Scolaire » Actualité

Education nationale : une rupture de confiance qui se confirme (baromètre UNSA)

Paru dans Scolaire le mardi 25 mai 2021.

Quelque 7,2 % des enseignants sont en accord avec les choix politiques faits dans leur secteur d'activité (7,8 % dans les écoles, 6,1 % dans les collèges et lycées), quelque 10 % sur l'ensemble des personnels, c'est l'un des enseignements du 9ème baromètre UNSA - éducation, au vu des 35 000 réponses (dont 44 % sont adhérents ou sympathisants UNSA, 22 % d'une autre organisation syndicale, 22 % d'aucune organisation syndicale). Frédéric Marchand, qui en a présenté les résultats à la presse ce 25 mai, estime "que le malaise dans la profession se confirme d’année en année". Il est lié à la personnalité et aux choix de l'actuel ministre, avec lequel la rupture s'est faite très nettement en 2019, passant de 26 % de réponses positives en 2016 et 21 % en 2018 à 10,4 % en 2019, "mais elle n'a jamais vraiment été très élevée" fait remarquer le secrétaire général de la fédération syndicale qui évoque les problèmes structurels de l'institution, en termes de RH notamment. Il note toutefois que la baisse est très nette chez les personnels de direction (de 33 à 27 %) et chez les AESH (de 15 à 9 %), même si elle évolue plutôt positivement chez les personnels médico-sociaux.

Tout n'est d'ailleurs pas négatif. 93 % des enseignants du 1er degré et 90 % des enseignants du second degré aiment leur métier, trois enseignants sur 4 sont heureux de l'exercer (80 % pour les personnels non enseignants), les missions qui leur sont confiées ont du sens pour 73 % des personnels (dont 61 % d'enseignants), une proportion qui est en baisse de 4 points en deux ans. Mais seuls 27 % des enseignants (46 % des autres personnels) sentent "de la reconnaissance et du respect dans leur pratique professionnelle". Seuls 10 % des enseignants (4 % des assistants d'éducation) estiment que leur rémunération est "à la hauteur de leur qualification" et 60 % des personnels placent leur pouvoir d'achat en tête de leurs revendications, suivies de la charge de travail et des perspectives de carrière. L'UNSA revendique 2 000€ net en début de carrière et voudrait "valoriser les parcours qui mènent à l'enseignement" alors que 29 % des enseignants aimeraient changer de métier et passer dans le privé (23 % des autres personnels).

Lorsqu'on leur demande quelles sont pour eux les priorités "pour mener à bien (leurs) missions auprès des jeunes", ils placent en tête "avoir les moyens de travailler en équipe (par exemple temps dédiés, locaux aménagés, formations collectives)". Viennent ensuite "être accompagné·e dans la maîtrise des compétences psychosociales" et "être formé·e aux outils numériques".

Si 72  % des enseignants n'ont pas connaissance d'une augmentation du nombre des atteintes à la laïcité, la proportion de ceux qui constatent une augmentation et estiment que cela pose des difficultés de gestion atteint 15 % parmi les enseignants du second degré, une proportion qui monte encore dans les académies de Créteil, Versailles et Lyon. Et seuls 9 % des enseignants du 2nd degré estiment avoir reçu une formation initiale satisfaisante sur le sujet.

Si près de 60 % des personnels ont su s'adapter aux contraintes créées par la crise sanitaire, seuls 22 % espèrent que les pratiques habituelles vont évoluer et plus de la moitié d'entre eux estiment avoir subi une charge de travail supplémentaire. Un personnel sur trois juge que les mesures prises étaient peu adaptées, un sur quatre "pas du tout adaptées", et un sur cinq dit qu'il ne les comprend pas.

La présentation globale des résultats ici, le détail ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →