Congrès du SNES : un discours d'ouverture qui éreinte l'action du gouvernement
Paru dans Scolaire le mardi 18 mai 2021.
“Contourner la volonté des personnels, imposer une réforme du lycée et du baccalauréat adossée à Parcoursup qui aggrave les inégalités, ponctionner les emplois du second degré, donner aux régions la main sur l’orientation“, tels sont les griefs énumérés par Frédérique Rolet contre le ministre de l'Education nationale, dans son discours d'inauguration au congrès national du SNES-FSU hier 17 mai.
Face à ce que la secrétaire générale nomme une “politique caractérisée à la fois par le libéralisme économique et l’autoritarisme d’un président sûr de lui, marginalisant le syndicalisme“, et avec une “volonté de se mobiliser pour nos métiers, un service public d’éducation“, elle prône “un système éducatif plus à même de faire accéder tous les jeunes à une culture commune riche, appuyée sur la structuration en disciplines, l’acquisition de qualifications ouvrant sur des poursuites d’études, des personnels confortés dans leurs missions, revalorisés et en nombre suffisant.“
En outre, selon Frédérique Rolet, “en marginalisant le paritarisme, mesure centrale de la loi de transformation de la fonction publique (loi du 6 août 2019, ndlr), le gouvernement escompte nous affaiblir. Ce n’est pas nouveau et en son temps Allègre entendait déjà saper les fondements du paritarisme pour substituer à la transparence des opérations de gestion des carrières des pouvoirs élargis donnés aux hiérarchies locales et, dans le même temps, porter des coups au SNES, syndicat majoritaire du second degré.“
Pour elle, “il faudra concevoir des stratégies syndicales efficaces pour gagner, renforcer (le) syndicat, convaincre chacun et chacune de l’intérêt de se syndiquer". Face à ce qu'elle appelle le “développement de l’arbitraire et des pressions“, elle souhaite renforcer le syndicalisme de la proximité, de terrain, au plus proche des réalités quotidiennes des métiers, faisant vivre au sein des établissements ou des CIO le collectif. Elle souhaite également renforcer la visibilité des actions du syndicat, notamment mettre en avant la réflexion sur les pratiques pédagogiques et les programmes disciplinaires.
Le congrès national trisannuel du SNES-FSU, qui se tient jusqu'au 21 mai, débattra notamment des inégalités dans le service public d'éducation et de la syndicalisation.