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Autotests au lycée : vers de grandes difficultés pour un résultat mitigé ?

Paru dans Scolaire le lundi 10 mai 2021.

L'Education Nationale “à la traîne“ dans sa nouvelle stratégie de test contre le coronavirus. Un système pas “opérationnel“, pour des opérations massives à destination des élèves et qui semblent “de plus en plus illusoires“. Selon le SNES-FSU, le déploiement des autotests prévu par le ministre de l'Education nationale (60 à 64 millions environ commandés) serait un échec.

“Inacceptable“. Le syndicat pointe, à travers plusieurs témoignages recueillis, des problèmes de livraison dans certains établissements, mais également de quantités pour les AED, AESH ou CPE qui “n’ont pas été comptés dans les premières livraisons“ alors qu'ils “côtoient les élèves non masqués à la cantine !“

Enfin, le SNES-FSU s'interroge sur la réalisation même de ces tests. Après que le ministère ait organisé un protocole de dépistage via un guide d'accompagnement et envoyé aux chefs d'établissements fin avril pour “expliquer aux élèves le fonctionnement des autotests et l'intérêt de leur utilisation régulière dans le cadre scolaire“, selon le syndicat “les consignes qui émanent des rectorats montrent un début de rétropédalage“ avec “la possibilité pour les élèves de faire l’autotest chez eux, à l’image du modèle britannique".

Selon Bruno Bobkiewicz, secrétaire nationale du SNPDEN, la part des parents qui ont donné leur accord est très variable selon les établissements, de très faible à 50 %, et si le syndicat UNSA des personnels de direction n'a pas encore une vision complète de la situation, il l'estime à 10 % environ au niveau national, un taux comparable à celui constaté pour les tests anti-géniques et qui pourrait augmenter à mesure que les familles verront qu'ils sont plus faciles à faire.

Cette faible adhésion des familles ne simplifie pas pour autant la tâche des personnels de direction. "La situation est très variable selon les académies, en termes de livraisons des tests comme de communication", ajoute le proviseur de la cité scolaire Berlioz à Vincennes (Val de Marne). Il devrait savoir demain si le rectorat a pu recruter les personnels prévus. "Si j'ai un médiateur, il est à temps plein et il attendra les élèves volontaires, si je ne peux compter que sur l'infirmière - qui est en charge de 1 800 élèves, et sur des personnels volontaires, je n'ouvrirai que quelques créneaux. Je m'interroge aussi sur le conditionnement des tests. Pour les enseignants, ils étaient par paquets de 10 non fractionnables, donc chacun en a reçu un pour les 5 semaines à venir. Pour les élèves, s'ils sont par 25 non fractionnables, leur gestion sera complexe."

Il ajoute que le ministère de la Santé a sans-doute sous-estimé la technicité d'une telle opération logistique. "Il n'est pas illogique qu'il y ait des problèmes. L'administration de l'Education nationale, qui en a une longue expérience, s'y prend des mois à l'avance pour organiser la distribution des sujets de bac sur tout le territoire." Pour lui toutefois, il serait plus logique que les élèves réalisent chez eux ces autotests, que, par définition, chacun peut s'administrer lui-même, et ne viennent pas s'ils sont positifs.

A noter que dans un courrier adressé par le ministère aux chefs d'établissement, celui-ci reconnaît "la charge considérable que représentent ces nouvelles modalités de dépistage" pour les établissements et pour eux-mêmes et indique qu' "une adhésion de 25% à un dépistage hebdomadaire conduirait à une réduction du nombre de cas de 30 % par rapport à la situation actuelle" tandis qu' "une adhésion de 75% conduirait à une réduction de 50% des contaminations".

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