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Grand Oral : confusion sur les réseaux sociaux

Paru dans Scolaire le jeudi 15 avril 2021.

Alors que les syndicats FSU du second degré, à commencer par le SNES, demandent "la neutralisation du Grand Oral", la seule épreuve avec la dissertation de philosophie maintenue pour les élèves de Terminale, et dont ce serait, cette année, la première édition, un fil tweeter lancé par une enseignante - mère d'élève donne une idée de la diversité des situations à deux mois de l'épreuve. Françoise Cahen précise qu'elle n'est pas "anti Grand Oral" mais "sa fille qui est en terminale n'a pour l'instant aucune idée de ce que sera son grand oral (pas de sujet, aucun entraînement)". A titre personnel, elle n'est pas trop inquiète car sa fille est "très studieuse", mais elle se demande ce qu'il en est ailleurs.

Pour un enseignant, le sujet est secondaire puisque, cette année, "tout le monde aura son Bac". Un autre fait ce qu'il peut, "on préparera quelque chose dans l’urgence et ce ne sera pas grave puisque cette épreuve est vide de sens et sera évaluée très très positivement".

Dans une classe, les élèves sont organisés "en groupes "par thèmes pour travail collaboratif", chacun a déjà son sujet avec sa problématique, sa bibliographie et le lycée a programmé des oraux blancs "en visio". Un autre enseignant prend appui "sur la démarche de recherche documentaire, questionnement et analyse critique des sources" et il explique "aux élèves qu'au-delà de l'épreuve il s'agit d'une démarche utile pour le post-bac". Un parent précise que les élèves de la classe de son fils/fille "ont déjà été filmés par le prof principal" et il trouve que "leur lycée fait un travail remarquable dans l'accompagnement des terminales". Aileurs : "ils ont tous un sujet et un plan qu'ils doivent approfondir pendant les vacances.", Mais c'est loin d'être le cas partout. "Rien de commencé pour ma fille", "Pareil pour mon fils, personne ne comprend rien à ce machin", "Mon fils en terminale, rien non plus !", "Rien du tout pour fiston", "Pour mon fils, ça commence tout juste".

Les enseignants hésitent, préparer le Grand Oral ou boucler le programme ? "Dans ma spé, le programme prévu n'a pas été adapté (...)  et j'estime que je dois le boucler." Un autre explique que, dans son lycée, "on prend deux heures semaine sur nos heures de spé à partir de la rentrée pour commencer à le préparer. Tant pis pour le programme pas bouclé." Un.e autre : "J’ai lâché le programme à l’annonce de l’annulation des écrits (fini avec des photocopies) et depuis je ne fais que ça. Mais on est en hybride, donc ça avance doucement. J’espère passer toute la période de retour en présentiel sur la mise en voix."

Ils s'interrogent aussi sur les ressources dont ils disposent, les formations qu'ils ont reçues. "Un webinaire en décembre : les IPR (inspecteurs pédagogiques, ndlr) ont lu la FAQ et proposé leurs idées de questions", mais elles étaient "trop difficiles". Un autre : "on a eu une formation au GO avec les IPR une semaine avant la fermeture, donc j'avoue que la préparation pour le moment..." Mais un autre estime qu'en section STMG, "nous avons été plutôt guidés par nos IPR".

Ne serait-il pas utile d'avoir des "sujets zéro" pour se préparer ? Non, répond une enseignante, "il est écrit dans les textes que ca doit venir 100% des élèves eux-mêmes donc pas de sujet zéro ou de sujet donné par les profs." Mais "d'autres racontent déjà que les profs ont proposé des sujets aux élèves", ce que confirme une mère d'élève, le "prof de spé" de sa fille "a proposé des sujets". Mais non, "il y a 3 secondes une collègue m'expliquait que les profs ne doivent surtout pas proposer de sujets...", répond une enseignante. D'ailleurs, il faudra "lier le tout à leur projet orientation/pro", ce qui suppose donc une démarche personnelle. Mais un autre fait remarquer que "des éditeurs proposent des sujets clés en main". Un autre encore que les inspecteurs généraux "de nombreuses disciplines ont aussi fourni des sujets clé en main".

Finalement, "chaque lycée / équipe pédagogique est libre de s'organiser comme il/elle veut, bonjour les inégalités." Encore faudrait-il que "les profs (soient) d'accord entre eux" et que les inspecteurs le soient. "On navigue à vue et c'est juste horrible. Je passe mon temps à dire aux élèves que je ne sais pas... colère !", "Beaucoup de stress en tout cas et trop d’incertitudes !"

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