Enseignants/cadres : une perception des conditions de vie assez comparable (DEPP)
Paru dans Scolaire le jeudi 08 avril 2021.
"Les enseignants se déclarent aussi satisfaits de leur vie professionnelle que les autres cadres et professions intermédiaires (de la fonction publique ou d'entreprises) et leur score de bien-être psychologique est comparable", estime la DEPP. Le service statistique de l'Education nationale exploite des données recueillies en 2016 par la DARES (son homologue du ministère du Travail). La comparaison est à l'avantage des enseignants sur plusieurs points.
"Ils montrent plus d’intérêt pour leur profession que les autres cadres et professions intermédiaires", ils sont "deux fois moins nombreux à craindre pour leur emploi dans l’année à venir" et ils sont trois fois moins nombreux à penser qu'ils seront "dans l’obligation de changer de qualification ou de métier dans les trois prochaines années". Ces taux sont "directement liés à la proportion importante de fonctionnaires parmi les enseignants".
Mais seuls 37 % des enseignants estiment être "normalement payés" contre 47 % des cadres et professions intermédiaires, et les plus de 50 ans comme les plus diplômés ont moins de chance de considérer qu'ils sont bien payés. D'ailleurs au total, seuls 10 % des enseignants du 1er degré et 21 % du second degré estiment être "bien payés" contre 26 % des cadres et 18 % des professions intermédiaires.
Par ailleurs, "les enseignants sont, plus souvent que les autres cadres et professions intermédiaires, amenés à travailler habituellement le week-end et le soir" (mais moins souvent à des horaires très décalés). Les cadres doivent être plus flexibles et "sont plus souvent amenées à travailler occasionnellement à des horaires différents". Revers de la médaille, 36 % des enseignants du primaire et 15 % de ceux du secondaire déclarent ne jamais pouvoir s’absenter pour un imprévu personnel ou familial, même quelques heures, contre 7 % pour les autres cadres et professions intermédiaires.
Et "comparée à celle des autres cadres et professions intermédiaires, la vie professionnelle des enseignants semble plus souvent empiéter sur leur vie personnelle du fait qu’une partie de leurs horaires de travail est effectuée à domicile". Ils sont plus nombreux à déclarer être joints en dehors de leurs horaires de travail et "quatre enseignants sur cinq indiquent toujours ou souvent penser à leur travail quand ils n’y sont pas, ils sont un peu moins de la moitié à déclarer la même chose chez les autres cadres et professions intermédiaires".
Les enseignants déclarent aussi plus souvent que leur travail influe sur leur santé, positivement pour les moins de 30 ans, négativement pour les 50 ans. "En outre, les enseignants se considèrent également un peu moins souvent en bonne ou très bonne santé et déclarent plus souvent des troubles du sommeil". L'étude porte aussi sur le présentéisme : "au cours des douze derniers mois, 60 % des enseignants déclarent être allés au travail alors qu’ils étaient malades contre 43 % pour les autres cadres et professions intermédiaires."
La note d'information "Perception de la profession et articulation avec la vie familiale chez les enseignants" ici