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Comment rouvrir et maintenir ouverts les établissements scolaires ? Un tour d'Europe des solutions

Paru dans Scolaire le lundi 01 mars 2021.

Royaume-Uni, Allemagne, Irlande, Danemark et d’autres… Après des semaines de fermeture, plusieurs pays européens s’apprêtent à rouvrir leurs établissements scolaires ou viennent de le faire. L’Unesco tient d’ailleurs à jour une carte qui fait le point sur les fermetures scolaires dans le monde (ici).

Alors que les débats autour de l’organisation de tests dans les écoles, collèges et lycées occupent le devant de la scène médiatique en France, nos voisins européens adoptent des stratégies parfois différentes pour permettre la reprise des cours sans favoriser la propagation de la COVID-19.

Le Royaume-Uni, dont les établissements rouvriront le 8 mars (en Angleterre) ou le 22 mars (au Pays-de-Galles et en Ecosse) organise ainsi une campagne de tests plus massive, au regard des 200 000 tests salivaires promis par semaine en France. Les personnels éducatifs ainsi que les élèves du secondaire volontaires et leurs familles auront en effet accès à deux tests de détection de la COVID-19 par semaine, selon le site du ministère de l’Education britannique. Après trois tests organisés en milieu scolaire la première semaine, ces tests seront ensuite passés à la maison. "Le ressenti des parents à l’idée d’administrer des tests rapides, généralement antigéniques, en prélevant un échantillon au fond de la gorge ou dans le nez reste incertain", relève toutefois la BBC.

Les pays membres de l’Union européenne, quant à eux, sont liés par une recommandation du Conseil de l’Union européenne adoptée le 21 janvier 2021 : "Les États membres ont approuvé à l'unanimité, par procédure écrite, une recommandation du Conseil établissant un cadre commun pour l'utilisation de tests rapides de détection d'antigènes et la reconnaissance mutuelle des résultats des tests de dépistage de la COVID-19 dans l'UE." Les tests salivaires sont dans ce que l’Union Européenne définit comme tests rapides. (ici)

L’Union Européenne recommande ainsi d’y recourir "dans des situations spécifiques", pour identifier promptement les contaminations dans un nouveau foyer de l’épidémie ou pour surveiller "les personnes à haut risque". Les mots "école" ou "établissement scolaire" n’apparaissent pas dans les déclarations officielles. Pourtant, quelques pays autres que la France se sont emparés de la possibilité de tester dans le milieu scolaire.

Voici un tour d’horizon des mesures mises en place dans plusieurs pays de l’Union européenne pour lutter contre la propagation du Covid-19 en milieu scolaire.

Allemagne

En Allemagne, les écoles ouvrent progressivement selon les Länder et les situations. L’ouverture globale est prévue pour ces prochains jours. Concernant le dépistage par tests salivaires, Franziska Giffey (SPD), la ministre fédérale de la famille, demande aux écoles et aux crèches de se préparer pour l’utilisation des tests salivaires. La ministre parle d’un appel à tous les Länder (ici).

Autriche

Le ministère de l’éducation, de la science et de la recherche parle de réel soutien aux écoles pendant la pandémie. Pour lui, l’utilisation de "tests rapides" devrait éviter tous les soupçons de maladie, que ce soit pour les élèves, que ce soit pour le personnel (enseignants, administratifs…). D’après la page officielle de ce ministère, ce dépistage a commencé dès le 7 décembre 2020. (ici). Des fermetures d’école sont décidés selon les cas détectés. Par exemple, à Vienne, trois "écoles populaires" (système secondaire) et quatre "Kindergarten" ont été fermés à la fin février (ici

Irlande 

Fermés depuis les vacances de Noël, les établissements scolaires devraient rouvrir progressivement sur une période qui s’échelonne du 1er mars au 12 avril, selon les niveaux, selon le site du ministère de l’Education irlandais.

Aucune politique particulière de tests dans les écoles n’a pour le moment été annoncée. Alors que des syndicats enseignants demandent l’utilisation de test antigéniques, dont les résultats apparaissent en 30 minutes, la ministre de l’Éducation a indiqué qu’un groupe d’experts rendra ses préconisations à ce sujet dans les semaines à venir, rapporte The Irish Times, quotidien irlandais.

Le port du masque est obligatoire pour les élèves du secondaire, mais pas pour les enfants scolarisés dans le premier degré.

Espagne

En Espagne, d’après le Centre pour le Contrôle et la Prévention des maladies, la politique de détection avait commencé dans les écoles en octobre 2020 : de la maternelle à la 12ème classe (équivalent de la Première en France) en prenant en compte les écoles publiques, celles sous contrat, tout comme les écoles privées. Depuis le 18 février 2021, cette institution centralisée lance "une nouvelle stratégie opérationnelle" fondée sur un constat : "si la transmission dans la société est élevée, les élèves et le personnel ne peuvent plus se rendre à l’école car ils sont contagieux, et le COVID-19 se propage très vite dans ces établissements. L'association entre l'incidence et la transmission du COVID-19 en milieu scolaire et les niveaux de transmission dans la société souligne l'importance de contrôler la propagation de la maladie pour protéger les enseignants, le personnel et les élèves voire les parents. Autrement dit, toutes ces personnes doivent prendre des mesures pour se protéger et protéger les autres, là où ils vivent, travaillent, étudient et jouent." La responsabilité personnelle est, dans ce pays, mise en avant afin d’assurer la continuité éducative (ici).

Italie

En Italie, le combat est très fortement lié à la réouverture des écoles. Le 24 février, La Reppublica fait des bilans, région par région, en tenant compte de l’importance de leur rôle dans la mise en place des politiques éducatives dans ce pays. Dans certaines villes, comme Milan, cela fait déjà plus d’un an que toutes les écoles sont fermées. (ici)

Belgique

En Wallonie, les établissements scolaires sont restés ouverts, mais un "code rouge" est en vigueur. Il a été prolongé fin février, rapporte le quotidien Le Soir, et pourrait être maintenu jusqu’aux vacances d’avril si la situation sanitaire ne s’améliore pas. En conséquence, les élèves des classes équivalentes à la quatrième, troisième et seconde suivent leurs cours en partie à distance. Les cantines sont fermées pour tous les élèves à l’exception de ceux de maternelle et les activités sportives sont suspendues dans le secondaire.

De plus, depuis le 25 janvier, un élève assis en classe ou en réfectoire à côté d’un élève testé positif est considéré comme "contact à haut risque". Il doit observer une quarantaine de 10 jours et être testé au premier puis au septième jour, selon L’écho, un quotidien belge. Il n’y a pas encore de politique de tests salivaires systématiques, mais une expérimentation est en cours.

 

Hélène Cénat et Maïwenn Lamy

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