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La co-éducation école-parents n'a rien d'évident (Pierre Périer, conseil scientifique de la FCPE)

Paru dans Scolaire le jeudi 28 janvier 2021.

"Les politiques éducatives contemporaines sollicitent activement la participation des parents au nom d’un principe de coopération jugé bénéfique. L’analyse des effets montre que cette visée exige (...) un certain nombre de conditions et surtout de compétences chez les parents, comme chez les enseignants. Pour ces derniers, leur passé d’élève (de bon élève) représente potentiellement un facteur de distance et d’incompréhension avec certaines catégories de parents (...). Loin de corriger les inégalités, la coopération entre les familles et l’école pourrait bien paradoxalement les redoubler, celles des enfants dans les apprentissages se combinant à celles des parents face à l’école." Comment faire ? Pierre Périer (sciences de l’éducation, Rennes 2), auteur d'une note publiée par la FCPE, suggère d'associer davantage les parents "de manière à ne pas agir pour eux ni seulement avec eux, conformément aux attentes de l’institution, mais à partir d’eux."

Revenant sur l'histoire de leur relation, l'universitaire montre qu'avec les lois de 1881-1882 instaurant l'instruction obligatoire, la responsabilité des parents "consiste avant tout à respecter l’obligation de scolarisation des enfants" et ils sont "tenus à l’écart de l’école et ne pénètrent dans ses murs qu’à de rares occasions". Après la seconde guerre mondiale, on assiste à la montée en puissance des associations de parents d’élèves" avant leur déclin dans les années 70. "Au tournant des années 1980 s’ouvre une ère nouvelle où les parents développent un rapport de plus en plus individualisé à l’école" tandis que "la loi d’orientation de 1989 marque un tournant, car elle élève les parents au rang de 'partenaires permanents de la communauté éducative' et fait de la coéducation une perspective pour l’action." La loi de 2013 "met l’accent sur les parents dits 'les plus éloignés', qu’il s’agit de rapprocher en vue d’une coopération jugée nécessaire (...). Le parent d’élève idéal doit se comporter comme un allié, agissant 'dans le même sens' que l’école, doublé d’un auxiliaire pédagogique à la maison (que l’on songe aux devoirs), et d’un recours sur lequel compter en cas de difficulté (...). Or, exercer efficacement ce 'métier' de parent d’élève n’a rien d’évident." Les parents des milieux populaires attendent beaucoup de l'école, et s'en remettent à plus compétent. Mais "la confiance initiale des parents dans l’école évolue progressivement vers la méfiance voire la défiance".

La note "Entre les parents et l’école : une relation paradoxale et inégalitaire" ici

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