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"Quels professeurs au xxième siècle ?" : le CSEN fait l'éloge des pédagogies actives et souligne l'importance du bien-être des enseignants

Paru dans Scolaire le jeudi 28 janvier 2021.

Le bien-être de l’enseignant est l'un des facteurs essentiels de réussite du système scolaire. C'est l'une des conclusions du "rapport de synthèse rédigé à la suite du colloque scientifique Quels professeurs au XXIe siècle ? organisé le 1er décembre 2020 dans le cadre du Grenelle de l’éducation" et rédigé par Yann Algan. Il vient d'etre publié.

Le rapport insiste sur l'importance pour les élèves des compétences socio-comportementales, et du développement de la "culture collaborative" pour les enseignants. Pour les premières, elles "engendrent un double dividende: elles renforcent le développement des compétences académiques et donc la réussite scolaire, et elles ont un impact sur la réussite professionnelle" ainsi que sur "le développement des valeurs citoyennes et de la tolérance chez les élèves". Il semble donc nécessaire "de développer plus avant des pratiques pédagogiques fondées sur l’état d’esprit progressiste, c’est-à-dire l’idée que tout élève peut progresser", mais aussi sur "l’apprentissage coopératif et le travail en groupe, qui permettent de développer plus efficacement la coopération et la citoyenneté que des cours théoriques sur ces enjeux", "l’évaluation formative, fournissant un retour sur erreur positif, utile et non décourageant, non stigmatisant, et sans mise en concurrence entre élèves" et "les pédagogies actives, qui facilitent l’engagement de l’élève dans l’apprentissage et la connaissance par l’élève de ses propres processus d’apprentissage".

L'auteur souligne l'importance de la persévérance, de "la capacité à différer un plaisir immédiat en faveur de gains futurs plus élevés", de "l’application dans le travail", de "l’autodiscipline", du "caractère consciencieux" considéré comme "le facteur le plus prédictif" de réussite scolaire.

Mais les enseignants français "sont peu nombreux à s’estimer bien ou très bien préparés à l’enseignement des compétences transversales (25 % contre plus de 50 % en Angleterre ou dans les pays nordiques)". Dès lors, "comment favoriser la formation collaborative entre pairs" ? Celle-ci doit s’appuyer sur les avancées de la recherche, ce qui suppose "des collaborations entre les centres de formation, les départements de recherche et la société civile".

"De fait, les modalités de formation les plus fréquentes restent les cours ou séminaires en présentiel, ainsi que la lecture solitaire de documents pédagogiques." Il faudrait donc "mettre en place des formations fondées sur l’apprentissage actif et collaboratif, avec un dispositif d’observation et de formation par les pairs, et le développement de formations en fonction d’objectifs partagés de l’établissement", ces formations étant valorisées "en tant que critères dans la progression de carrière des enseignants".

Yann Algan reste pourtant dans la logique du Conseil scientifique, et propose de "favoriser la formation initiale et continue des professeurs sur les pratiques pédagogiques fondées sur les preuves" ainsi que les progressions pédagogiques explicites. Il propose de "réorganiser le référentiel de compétences" afin de "rationaliser la formation". Il insiste aussi dur l'importance du mentorat pour les nouveaux enseignants, et de la collaboration entre pairs. "Dans ce domaine, la France dispose de marges de manœuvres importantes, l’exercice du métier d’enseignement restant un exercice plus solitaire que dans la plupart des autres pays de l’OCDE". Il ajoute que les nouvelles technologies, qui "ne sont en aucun cas la panacée", "peuvent apporter une assistance intelligente, notamment pour consolider les progrès des élèves" et pour évaluer le soutien dont ils ont besoin.

A noter encore parmi ses propositions, "améliorer le dispositif d’accueil des nouveaux professeurs lors de leur prise de fonction (mentorat, soutien financier et matériel, progressivité de la charge de travail et de la difficulté des classes)"; "développer des temps collectifs de réflexion sur un objectif commun au niveau de l’établissement par discipline ou transdisciplinaires (comme sur le développement des compétences socio-comportementales), et sur la formation"; "développer le bâti scolaire pour créer des espaces collaboratifs pour les élèves et les professeurs".

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