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Ecole rurale : la fondation Kairos et Créer son école plaident pour le privé lorsque l'Etat se retire

Paru dans Scolaire le mercredi 27 janvier 2021.

"Pour que la ruralité vive, il faudra faire preuve de souplesse", estime Anne Coffinier. La présidente de "Créer son école" a conclu sur ces mots, ce 27 janvier, le "séminaire-action" sur l'école rurale organisé ce mercredi 27 janvier par la fondation Kairos à l'Institut de France. Tous les orateurs avaient souligné l'importance de l'école pour un village, et il est apparu à chacun qu'elle en était le centre, qu'elle soit publique ou privée, sous ou hors contrat. Pour Xavier Darcos, elle constitue de plus "un véritable laboratoire pédagogique", qu'il s'agisse des classes multi-niveaux, de lutter contre la solitude des enseignants ou d'action culturelle quand les ressources traditionnelles sont inaccessibles. "Les premiers tableaux blancs interactifs ont été implantés dans des écoles rurales, en 2002-203", se souvient-il.

Il évoque aussi les "combats épouvantables" et les passions que provoque chaque année la carte scolaire. Il raconte que, alors qu'il était ministre de l'Education nationale, François Fillon lui avait demandé de ne pas fermer l'école d'un certain village, allant ainsi à l'encontre de ses propres consignes en tant que Premier ministre. Il avait obéi avant de s'apercevoir que l'école ne comptait qu'un seul élève !

Mais les intervenants du colloque, des enseignants et des élus locaux pour la plupart, se situaient en aval des questions de carte scolaire, une fois que, l'école publique maintenue, il faut lui donner les moyens de se développer, ou, lorsqu'elle est fermée, trouver une formule alternative. Tous ont témoigné de succès, ces initiatives générant un réel engouement et contribuant à une inversion de la courbe démographique, au point que certains villages n'ont plus d'espaces à proposer pour la construction des maisons des candidats à l'installation. C'est notamment le cas d'une école publique convertie à la pédagogie Montessori et qui est devenue un pôle d'attraction.

Pour Anne Coffinier, il est temps de "passer à l'action", aussi bien dans les écoles publiques que privées, d'amplifier ce qui se fait déjà. La fondation Kairos pourrait d'ailleurs contribuer au financement d'initiatives dans le privé hors-contrat, sous-contrat ou dans le public. Mais ces développements supposent que l'Etat assouplisse ses règles et accorde des dérogations, par exemple, lorsque l'école publique a disparu, à des créateurs ou créatrices d'écoles qui ont moins de cinq ans d'expérience, ce que ne permet pas la "loi Gatel", ou en matière d'urbanisme pour accompagner la croissance démographique d'un village. Elle demande aussi des dérogations en matière de financement. Est-il normal qu'une commune qui verse plusieurs dizaines de milliers d'euros de forfait d'externat à ses voisines ne puisse utiliser cette somme pour soutenir la création d'une école associative sur son territoire ? Parmi les projets, une plateforme juridique à laquelle les maires auraient accès (moyennant une cotisation), certains montages financiers étant "limites" sur le plan de la légalité, par exemple quand la commune finance un organisme privé pour la formation à la pédagogie Montessori des enseignantes de l'école publique... Mais elle ne se situe pas, insiste-t-elle, dans une logique de concurrence entre public et privé, mais de la possibilité que l'initiative privée, notamment associative, se substitue au public lorsque celui-ci choisit de se retirer.

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