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AESH : de grandes inégalités selon les académies et les établissements d'exercice

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 26 janvier 2021.

La situation des AESH varie selon les académies et le SGEN-CFDT "a écrit à chaque recteur·trice et au ministre de l’Éducation nationale pour demander une réelle application des droits des AESH sur l’ensemble du territoire national" annonce-t-il après avoir lancé "lancé une grande enquête visant à faire notamment le point sur les contrats des personnels accompagnant·e·s des élèves en situation de handicap (AESH). Au vu des 1 000 premières réponses, il apparaît que "70 % des répondants ont des contrats en CDD de 3 ans et 22,4 % sont en CDI", que près de la moitié des AESH travaillent sur un temps incomplet compris entre 60 et 62 % et que 15 % des contrats portent sur moins de 41 semaines.

Un tiers seulement des répondants disent avoir vu mentionnées sur leur contrat les heures "connexes" (ou "invisibles", celles qui ne sont pas en présence d'élèves), les trois quarts ne savent pas ce que sont les "heures de fractionnement". Seuls 13 % des AESH bénéficient de l'indemnité compensatrice de la CSG et moins de 5% indiquent toucher des remboursements de frais tout en étant affecté·e·s dans deux établissements de villes différentes. Près de la moitié "indiquent ne pas être remboursé·e·s de leurs frais de déplacement pour les formations".

"Une grande partie des AESH ne connaissent pas leur droit à la réévaluation de la rémunération" alors que "tout·e contractuel·le doit bénéficier d’une réévaluation de sa rémunération au moins tous les trois ans". Quant aux AESH référent·e·s, pour la plupart, ils-elles ne bénéficient pas d’heures supplémentaires pour effectuer leurs missions "et 63 % indiquent ne pas toucher la prime de 600 € !".

L'enquête montre aussi que les 2/3 des AESH estiment que le travail qui leur est demandé correspond réellement à leurs missions. Le SGEN donne quelques exemples des expressions recueillies. Elles témoignent de la réalité d'une identité professionnelle, comme celle-ci, "ma fierté, c’est de voir le sourire d’un élève dont je m’occupe quand il obtient une bonne note ou quand il réussit à surmonter une peur", et il est important qu'elle soit reconnue : "j’ai un très bon contact avec les enfants, les parents et les enseignants qui m’impliquent dans les recherches de solutions pour aider les enfants que j’accompagne. Mes idées sont aussi entendues."

Mais c'est loin d'être toujours le cas : "Même si nous sommes censés faire partie de l’équipe éducative, nous sommes souvent mis de côté. Nous ne participons pas au conseil de classe, et on nous consulte rarement. Nous ne sommes pas intégrés dans les groupes de communication intranet des enseignants (...)", ou bien "certains enseignants ont du mal à accepter un autre adulte dans la classe". Les tâches demandées ne correspondent pas non plus toujours au métier : "La directrice réduit notre travail à écrire les cours dans un cahier et faire des photocopies."

Le sentiment d'être un pion qu'on déplace sans tenir compte des enfants est douloureux. "Cette année on a voulu me changer d’établissement, sauf que j’ai fait des courriers afin de parler des enfants dont un autiste, que ce serait douloureux de me séparer de lui." Le manque ou l'inadéquation des formations est également un sujet de doléances : "Je souhaiterais faire des formations sur l’analyse de la pratique ainsi que des différents moyens d’aider les élèves, mais une fois les 60 heures effectuées, il n’y a pas d’autres propositions."

Et bien sûr, la rémunération fait problème : "J’élève seule mes deux enfants et je gagne 649 euros par mois. Je considère mon travail comme un véritable et beau métier et déplore qu’il soit si peu reconnu et valorisé."

Le SGEN-CFDT demande l'ouverture des négociations salariales des AESH, une augmentation du nombre de recrutements et de postes, la création d’une brigade de remplacement dans chaque département, le réexamen systématique de l’indice de rémunération "au moins tous les trois ans, en lien avec la conduite préalable d’un entretien professionnel, la "mise en oeuvre réelle du cadre de gestion de juin 2019" puisque "pas une académie ne propose un contrat identique, une rémunération identique, un temps de travail identique, une ventilation des heures de travail et des heures connexes identique…" et que, dans "au moins trois académies", le calcul autour du temps de travail est "volontairement contraire aux directives ministérielles"... (le site du SGEN ici)

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