Un appel pour des "Etats généraux de l'éducation" et la construction d'une "école commune"
Paru dans Scolaire le mercredi 20 janvier 2021.
Une centaine de personnalités, enseignants, chercheurs, syndicalistes, écrivains lancent un appel "pour des états généraux de l'éducation". Les signataires estiment que la politique scolaire est "incapable de rendre effective l’égalité de réussite qu’elle promet". Ils dénoncent "l’insuffisance des moyens du service public", le soutien à l’école privée, "l’appui aux startups de l’éducation comme aux grands groupes internationaux pour développer des actions de soutien scolaire, d’orientation, d’accompagnement des apprentissages, la délégation de la formation professionnelle aux entreprises privées aux dépens des lycées professionnels publics".
Ils ajoutent que "depuis mars dernier, Jean-Michel Blanquer a cherché à instrumentaliser la crise" pour accélérer ses réformes. Ils plaident à l'inverse pour "une école publique qui transmette à tous les élèves une culture commune", ce qui suppose "de faire avancer en même temps le projet d’une République sociale et démocratique".
Ils proposent des États généraux de l’éducation" qui permettent "d’analyser le présent" et "de poursuivre la réflexion déjà largement engagée pour construire une école commune réellement émancipatrice et démocratisante", ce qui "passe par un processus d’élaboration démocratique, par des débats sur tout le territoire entre février et septembre prochain, permettant à chacun de donner son avis" et de s'interroger, "À quoi sert l’école ? Doit-elle conforter chacun dans ses goûts (...) ou au contraire permettre à toutes et tous de (...) s’approprier une culture commune ? Comment construire l’action éducative des collectivités locales pour qu’elle n’affaiblisse pas le service public national ? Comment penser la nécessaire augmentation du temps scolaire (...) ?"
Les signataires appellent à mener "les débats jusqu’au bout, sans chercher le consensus à tout prix, mais sans (s') enferrer non plus dans des oppositions partisanes (...). Il s’agit de proposer au pays des perspectives de transformation du système d’enseignement qui répondent simultanément aux besoins de la société et aux questions que nous posent les nouvelles générations, des plus désespérées aux plus mobilisées."
Parmi les premiers signataires figurent notamment Gérard Aschieri (FSU), Élisabeth Bautier (Paris 8), Jacques Bernardin (GFEN), Serge Boimare (psychopédagogue), Stéphane Bonnéry (Paris 8), Sylvain Broccholichi (université de Lille), Ian Brossat (enseignant, adjoint à la mairie de Paris), Grégory Chambat (enseignant, N'Autre école − Questions de classe(s)), Patrick Chamoiseau (écrivain), Éveline Charmeux (formateur honoraire), Laurence de Cock (enseignante, Aggiornamento), Patrick Désiré (CGT Éduc’action), Paul Devin (IEN, FSU), Annie Ernaux (écrivaine), Bertrand Geay (science politique), Sigrid Gerardin (SNUEP-FSU), Françoise Lantheaume (Lyon 2), Christine Passerieux (Carnets Rouges), Patrick Rayou (Paris 8), Jean-Yves Rochex (Paris 8), Frédérique Rolet (SNES), Jean-Pierre Terrail (GRDS), Louis Weber (éditeur), Viviane Youx (AFEF)...
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