Bilan social : quelques données sur la santé des enseignants, les démissions, les départs à la retraite, les violences
Paru dans Scolaire le lundi 21 décembre 2020.
Les professeurs agrégés (et chaire supérieure) seraient-ils en meilleure santé que les certifiés ? C'est une question qui se pose au vu des données du Bilan social 2019-2020 pour l'enseignement scolaire. En effet, dans l'enseignement public, ils sont moins de 30% à avoir pris un "congé de maladie ordinaire" contre 40% pour les certifiés et les professeurs de lycée professionnel. A noter encore une diminution régulière de la proportion d'enseignants ayant eu au moins un congé pour raison de santé depuis l'année 2016-2017, après une progression de 2012 à 2014.
Le bilan social donne également des indications intéressantes sur les démissions, en progression très nette depuis 2014, même si leur nombre reste limité. On en comptait en 2008-2009 moins de 200 dans le 1er degré (186), encore moins dans le 2nd degré (178) et 144 démissions de stagiaires. Avec quelques variations, les ordres de grandeur restent les mêmes jusqu'à l'année 2014-2015 qui compte 444 démissions dans le 1er degré, 360 dans le second degré et 466 parmi les stagiaires. Les chiffres augmentent ensuite chaque année pour atteindre en 2017-2018 (dernière année pour laquelle les chiffres sont disponibles), 853 dans le 1er degré, 564 dans le 2nd degré et 703 parmi les stagiaires.
Le bilan social donne aussi l'espérance de vie à la retraite. Il est plus important (26 ans) pour les enseignants du 1er degré qui partent en moyenne un peu avant 60 ans, que dans le 2nd degré (23,3 ans) pour un départ à la retraite 3 ans plus tard. Au total, on compte un peu plus de 700 000 "retraités au régime de retraite de l'Etat dont le dernier service de gestion est le ministère en charge de l'Education nationale" (480 000 femmes et 220 000 hommes).
Parmi les informations notables, à retenir aussi que 47 % des enseignants du 2nd degré public disent avoir été confrontés à des "refus ou contestation d'enseignement", un pourcentage qui varie peu avec le sexe ou l'ancienneté de l'enseignant, et qui varie de 37 % en lycée d'enseignement général et technologique à 53,5 % dans des collèges de REP (47 % pour des collèges hors REP). Ces proportions sont nettement plus faibles dans l'enseignement privé mais restent importantes pour les LP (44 % contre 53 % dans le public). Les personnels de direction du public considèrent, à 60 %, qu'il n'y a pas du tout ou pas beaucoup de violence dans leur établissement (59 % en collège, 60 % en LP, 81 % en lycée d'enseignement général et technologique).
Le bilan social ici