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Il faut pour les enseignants "un référentiel de compétences entièrement rénové" (Frank Ramus - colloque "Quels professeurs au xxième siècle ?")

Paru dans Scolaire le mardi 01 décembre 2020.

Face à la crise de recrutement des enseignants, Alain Frugière, le président du réseau des INSP, affirme qu’au-delà de la revalorisation salariale, "il faut redonner la passion du métier d’enseignant aux jeunes, leur donner le goût d’apprendre, il faut du temps pour former un enseignant, c’est un cursus qui doit s’inscrire dans la durée". Intervenant, ce 1er décembre, dans le cadre du colloque "quels professeurs au XXIe siècle", sur la formation initiale des enseignants, il a insisté sur "l’indispensable alternance entre les temps de formation universitaire et la présence devant les élèves" sur "les nécessaires compétences disciplinaires accompagnées de formations didactiques et psychologiques" ainsi que sur "le lien nécessaire avec les évolutions de la recherche".

Ce lien avec la recherche, Elena Pasquinelli, chercheuse en philosophie et en sciences cognitives à l’ENS, le juge tout aussi indispensable "à condition d’impliquer les enseignants". Présentant les principes de la recherche translationnelle appliquée à l’éducation, elle a précisé qu’il fallait "sélectionner les interventions des chercheurs et viser des applications qui partent des besoins réels des acteurs. C’est une co-construction entre les chercheurs et les enseignants et les enseignants entre eux". Elle affirme que "cette méthode améliore l’image que les enseignants ont d’eux-mêmes". Abordant le nécessaire esprit critique que les enseignants doivent transmettre à leurs élèves, elle constate que le rôle de l’enseignant est d’aider à distinguer le vrai du faux dans la masse d’informations reçues : "Ce n’est pas seulement un médiateur mais un guide et souvent un guide de haute montagne !"

Frank Ramus, professeur en sciences cognitives à l’ENS, a insisté sur l’importance du référentiel de compétences du métier d’enseignant qu’il juge "un peu oublié" et surtout "illisible, mal présenté et peu mémorisable". Le bon exemple étant, selon lui, le référentiel australien structuré en trois grandes parties : compétences professionnelles, pratique professionnelles et engagement professionnel, chaque partie étant ensuite subdivisée en sous-partie. Il commente : "C’est clair, tout le monde est capable de comprendre et ils n’oublieront plus jamais !". Il souhaite "redonner toute sa place à un référentiel de compétence entièrement rénové avec plusieurs niveaux qui pourraient marquer une progression dans la carrière et être une incitation à la formation continue".

Colette Pâris

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