Confinement : les élèves ont-ils travaillé, leurs parents les ont-ils aidés ? (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 24 novembre 2020.
"Près de quatre élèves du second degré sur dix ont déclaré avoir consacré en moyenne au moins trois heures par jour à leur travail scolaire pendant la période de confinement. Seuls 12 % des élèves ont travaillé moins d’une heure par jour", estime la DEPP. Le service statistique de l'Education nationale se fonde sur les déclarations de quelque 13 500 élèves qui, avec leurs parents, ont répondu à un questionnaire envoyé à 50 000 élèves du 2nd degré par courriel quand il disposait d'une adresse mail, dans 85 % des cas, par la poste pour 15 % des familles.
Sans surprise, les temps de travail quotidien élevés (trois heures ou plus) ont été plus fréquents pour les bons ou excellents élèves, ont été plus rares parmi les élèves ayant des difficultés scolaires (respectivement 52 % et 28 %). À l’inverse, ces derniers ont été presque trois fois plus nombreux à travailler moins d’une heure par jour que les excellents élèves. Les filles ont davantage travaillé que les garçons, les élèves de milieux très favorisés plus que les élèves de milieux défavorisés, les enfants uniques plus que les élèves vivant dans une famille de cinq enfants ou plus. La présence de la mère "a également joué sur l’investissement scolaire de l’enfant : 48 % des élèves dont les mères ont poursuivi leur activité professionnelle à distance ont travaillé trois heures ou plus par jour, contre 36 % de ceux dont les mères travaillaient en présentiel." La présence du père en revanche "n’apparaît pas déterminante".
Les collégiens ont davantage travaillé que les lycéens, seuls 9 % d'entre eux "ont déclaré avoir consacré moins d’une heure par jour à leur travail scolaire, contre 13 % pour les lycéens généraux ou technologiques et 24 % pour les lycéens professionnels".
Les élèves ont surtout lu des documents, visionné des vidéos, faits des exercices des manuels scolaires. Ils ont moins souvent "rédigé des développements construits ou des dissertations" (74 %) ou assisté "à une classe virtuelle donnée par l’un des leurs professeurs (69 %)". Par contre, "seuls 22 % ont déclaré avoir travaillé en groupe". Par ailleurs, "l’accompagnement des élèves par leurs familles est significativement moins fréquent pour ceux originaires de milieu social défavorisé".
"Pour s’occuper pendant cette période de confinement (...), sept élèves sur dix ont regardé plus que d’habitude des vidéos (séries, films ou documentaires) et six élèves sur dix ont utilisé plus que d’habitude internet pour se distraire. Un peu plus que la moitié des élèves ont joué aux jeux vidéo plus fréquemment que d’habitude et seul près du quart d’entre eux ont plus que d’habitude lu des livres ou pratiqué une activité sportive." En ce qui concerne les jeux vidéo, la pratique est "nettement plus fréquente chez les garçons (71 % contre 36 % pour les filles). Elle dépend également du niveau scolaire des élèves, mais ne varie que très peu selon l’origine sociale."
Enfin, les mères ont plus souvent que les pères pratiqué "les activités scolaires avec les enfants, les activités professionnelles, les tâches domestiques et les activités de loisirs avec leur enfant (...). Les mères de collégiens et les mères ayant au moins un autre enfant scolarisé en maternelle ou en primaire sont nettement surreprésentées parmi celles qui déclarent avoir consacré plus de temps que d’habitude au travail scolaire des enfants."
La note d'information "Confinement : un investissement scolaire important des élèves du second degré, essentiellement différencié selon leur niveau scolaire" ici