SNUIPP : une université numérique à défaut d'université d'automne, mais toujours pour la formation continue des enseignants
Paru dans Scolaire le lundi 23 novembre 2020.
A défaut d'avoir pu organiser la 20ème édition de son "Université d'automne" au moment des vacances de la Toussaint, le SNUIPP prévoit demain 24 novembre, le 25 et le 26 plusieurs "rencontres en ligne" autour des "vrais enjeux de l'école".
Le syndicat FSU du 1er degré rappelle qu'il organise chaque année ces rencontres entre praticiens et chercheurs pour pallier l'absence de formation continue qui parte des besoins du terrain, que le nombre des demandes est toujours supérieur au nombre des places disponibles, 450, et qu'il a publié cette année, par défaut un numéro spécial de son magazine, Fenêtre sur cour, sur les inégalités scolaires et l'état du système scolaire, avec notamment des interventions de Bernard Lahire, de Marie Duru-Bellat, de François Dubet, Stanislas Nordey, Benoît Falaize, Denis Paget, Philippe Meirieu...
L'université numérique à venir les jours prochains s'inscrit, rappelle Guislaine David, porte-parole de l'organisation syndicale, dans le contexte du "Grenelle de l'éducation" où les syndicats ont une place limitée, qui n'a pas été précédé d'un temps d'appropriation et de débat pour les enseignants, où tout est "piloté d'en haut". Plus globalement, elle décrit des personnels "abattus" et qui ne sont pas en confiance, qui sont "dépossédés de leur métier" tandis que "le ministre avance tout seul" sans qu'ils comprennent "où il veut aboutir". C'est notamment vrai en maternelle où les programmes de 2015, qui avaient fait l'unanimité, sont insidieusement remis en cause par les évaluations de CP et les injonctions sur les méthodes à utiliser. Les enseignants de l'école primaire reçoivent d'ailleurs "de plus en plus d'injonctions", notamment sur les méthodes de lecture, alors que la définition même du "savoir lire" fait défaut, décodage ou compréhension ? Guislaine David ne se prononce pas directement sur l'efficacité des dédoublements, mais marque l'attachement du syndicat au dispositif "plus de maîtres que de classes" qui a été abandonné sans évaluations, et elle redoute "des effets très négatifs dans quelques années" des réformes en cours.
Elle signale que les recteurs ont reçu l'autorisation de recruter des contractuels pour pallier les absences d'enseignants dans le contexte pandémique, mais ceux-ci n'auraient que des contrats de 3 mois, jusqu'aux vacances de février, alors que les organisations syndicales demandent des recrutements de stagiaires sur listes complémentaires.
Elle indique d'autre part que le SNUIPP prépare des états généraux de l'éducation prioritaire au mois de janvier, après des états généraux organisés dans les académies.
Demain 24 novembre à 20h30, c'est Jean-Yves Rochex (Paris 8) qui ouvrira l'université numérique, avec une conférence sur "les inégalités scolaires" dont il proposera une genèse avant de s'intéresser aux spécificités françaises.
Mercredi à 9h30, Stéphane Bonnery (Paris 8), Cécile Brunon (ergonome) et Dominique Cau-Bareille (Lyon 2) évoqueront "l'école au temps du Covid" et la profonde déstabilisation qu'elle connaît.
Viendra ensuite une conférence de Sarah Wauquiez (enseignante) sur "Écologie et école"
A 14h, Nathalie Mons (CNAM) et Nico Hirtt (APED, Belgique) débattront du rôle des comparaisons internationales qui "montrent tout à la fois des évolutions communes des différents systèmes éducatifs dont une marchandisation croissante ou un recours structurant à l’évaluation, que des différences notables, tant dans leur organisation que dans leur capacité à lutter contre les inégalités sociales".
Joëlle Magar-Braeuner (Réseau québécois en études féministes) présentera ensuite une étude sur l'éducation à l’égalité de genre
Jeudi 26 à 20h30, Philippe Meirieu (Lyon 2) évoquera "le métier enseignant".
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