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Evaluation : "beaucoup de modernisations vont être possibles" - J-M Blanquer, colloque du Mouvement contre la constante macabre

Paru dans Scolaire le vendredi 20 novembre 2020.

Les bienfaits de l'école sont largement supérieurs au risque épidémique, estime Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale intervenait, ce 20 novembre, en ouverture du colloque organisé (en visio) par "le Mouvement contre la constante macabre" dont le thème est, cette année, "un dysfonctionnement : vouloir donner du sens à tout prix". Le président du MCLCM, André Antibi, précise qu'il ne s'agit pas de dénoncer l'idée même de sens, mais les excès et les dysfonctionnements que provoque le souci de faire précéder tous les apprentissages d'une présentation des enjeux.

D'ailleurs pour le ministre, dont André Antibi a salué le soutien apporté au mouvement, "tous les humains désirent savoir", et il évoque l'importance du "savoir pour le savoir", "il en résultera un sens". La question de la chronologie est en effet au centre des débats du colloque. Pour l'inspecteur général par exemple Jean-Charles Ringard, il n'y a pas de sen, sans savoir ni connaissance, et pas de construction du savoir sans mémorisation. Jean-Michel Blanquer rapporte qu'on lui a "trop souvent" opposé un raisonnement binaire, par exemple sur l'enseignement de la lecture, le décodage versus le sens. Pour lui, il faut "prendre les deux en même temps", mais, dit-il aussi, le décodage vient avant le sens. De même que connaître par coeur les tables de multiplication évite d'avoir ensuite "le cerveau mobilisé" par le calcul. Il dénonce à l'occasion "certaines pédagogies qui refusent de se remettre en question".

Fonder l'évaluation sur des bases scientifiques

Mais le ministre consacre l'essentiel de son propos à la question de l'évaluation et de son objectivation, du fait de la place donnée au contrôle continu pour le baccalauréat, y compris aux dépens des épreuves communes du fait de la crise sanitaire : "beaucoup de modernisations vont être possibles." Il demande qu'on ait "une réflexion didactique sur l'évaluation" en s'interrogeant sur les principes auxquels elle doit répondre, cohérence avec les apprentissages, objectivité puisque susceptible d'être partagée avec un collègue, fidélité puisque le résultat ne dépend pas du moment où intervient la correction, mais aussi rôle positif pour l'élève en termes de stimulation. Au-delà, il considère que "le statut de l'erreur doit évoluer dans notre psychologie nationale", mais aussi que la réflexion sur l'évaluation doit se fonder sur "des bases scientifiques claires et partagées".

L'évaluation devrait aussi permettre de "valoriser l'engagement des élèves", comme il l'a souhaité pour le brevet du collège, et le ministre souligne "la soif d'engagement" des adolescents, mais aussi la nécessité de "faire faire sens à l'école" dont la privation, du fait du confinement, a mis en évidence "le goût d'école".

Le site du MCLCM et le programme du colloque ici

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