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Les personnels de direction inquiets d'une dégradation de la parole ministérielle (SNPDEN)

Paru dans Scolaire le mardi 03 novembre 2020.

La gestion, par le ministère de l'Education nationale du retour des vacances d’automne, si elle était placée "sous le sceau de l’injonction ou de la mise en demeure", aurait pour conséquence de "renforcer encore l’incompréhension, déjà majeure, des personnels de direction face aux choix de gouvernance interne faits par notre institution dans ce contexte de crises à répétition, et donc mettre à jour une faille entre notre ministère et les cadres que nous sommes". C'est ce qu'écrivait, à la veille de la rentrée, dimanche 1er novembre, le SNPDEN.

Le syndicat UNSA des proviseurs, principaux et adjoints des collèges et lycées publics soulignait déjà, dans un premier message adressé à ses adhérents le vendredi 30 octobre, qu'elle allait "se dérouler dans un contexte inédit et particulièrement difficile", marqué par l'assassinat de Samuel Paty, l'activation au niveau "alerte attentat" du plan Vigipirate après l'attentat de Nice et un nouveau confinement. Le SNPDEN estimait impossible de laisser, comme il était alors prévu "des centaines d’élèves attendre pendant 2 heures sur le parvis des établissements" (le temps que les enseignants se concertent avant l'hommage à leur collègue, ndlr). Le protocole sanitaire laissait "beaucoup trop de questions en suspens" tandis qu'il prévoyait que "d’inacceptables pressions" s'exerceraient localement sur des chefs d'établissement qui "seraient placés dans des positions intenables". Parmi les questions en suspend, la scolarisation des élèves des classes post-bac, les stages en entreprise, l'impossibilité pour les enseignants à temps plein en présentiel d'assurer en distanciel la scolarisation des élèves vulnérables, le remplacement des personnels vulnérables, la date d’application "réelle" du protocole, le 2 ou le 9 ?, le brassage des élèves, les récréations, un surcroît de nettoyage avec le même nombre d’agents...

Dans un second message, daté de dimanche, l'organisation syndicale constatait que la réponse à ses interrogations sur la banalisation des deux premières heures pour préparer l'hommage à Samuel Paty, était intervenue in extremis : "Ce n’est que trop tardivement que cette évidence s’est imposée." Par ailleurs, "il aura fallu attendre une décision de reconfinement pour que le scénario d’un protocole sanitaire (supposé prêt depuis juillet) soit activé à compter du lundi 2 novembre". Ce renforcement, "voulu immédiat, des mesures de protection sanitaire, risque de plus de confronter nos collègues à des pressions internes", "certaines organisations agissant visiblement pour imposer des formes diverses de surenchères démagogiques sur ce terrain" !

Le SNPDEN évoquait encore dans ce message le risque de voir souligné "l’écart existant entre des annonces grand-public volontaristes et une réalité de terrain bien plus mesurée ou diversifiée" : "La fragilité de la confiance en la parole publique n’a vraiment pas besoin d’être accentuée dans notre pays en ce moment."

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