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Covid-19, reconfinement et maintien de l'ouverture des écoles, collèges et lycées : les premières réactions syndicales

Paru dans Scolaire le jeudi 29 octobre 2020.

Alors que le Président de la République a annoncé hier un nouveau confinement, mais cette fois-ci avec le maintien de l'ouverture des écoles, collèges et lycées, et que le Premier ministre a de son côté précisé, entre autres mesures, l'extension du port du masque aux élèves de primaire à partir de 6 ans (lire ici), des syndicats réagissent d'ores et déjà aux annonces concernant la situation sanitaire et les mesures qui pourraient être applicables dès la rentrée des vacances de la Toussaint, le 2 novembre 2020. Une partie d'entre eux réclament d'ores et déjà l'accueil d'élèves par demi-groupes, alors que le SNUIPP réclame de son côté également un report d'un jour de la rentrée pour se préparer.

Invoquant "l'impréparation" à venir pour cette rentrée dans le cadre d'une situation de nouveau confinement durant laquelle les écoles, collèges et lycées resteront ouverts comme d'autres services publics, le SNUIPP a d'ores et déjà fait pour sa part la demande d'un report de la rentrée au 3 novembre mais toujours "dans les conditions prévues pour rendre hommage à Samuel Paty", précise l'organisation syndicale. Si le syndicat juge, comme le chef de l'État, nécessaire "le maintien de l'ouverture des écoles, tant que la situation épidémique le permet" "pour ne pas encore davantage accroître les inégalités scolaires, notamment pour les enfants des familles populaires, comme pour maintenir le rôle social de l'école", il fait plusieurs demandes qu'il juge incontournables pour ne "mettre en danger ni les élèves, ni les personnels, ni la société au final".

L'accueil en demi-groupes et plus de brassage

Parmi elles, la mise en place de l'accueil de demi-groupes d'élèves "permettant ainsi distanciation physique et non brassage", alors que le port du masque par les élèves en élémentaire, annoncé ce jour par Jean Castex ne peut, selon lui, "remplacer la distanciation et le non brassage", mais que "s’y ajouter". L'autre partie des élèves serait, suggère le syndicat, accueillie par des structures périscolaires "avec une rotation des groupes permettant une scolarisation à mi-temps de tous les élèves". Le syndicat demande par ailleurs le renforcement des mesures sanitaires (fourniture de masques chirurgicaux, gel hydroalcoolique, nettoyage, sanitaires en nombre suffisants, moyens d'aération renforcés…) et "le retour à une mise à l'abri des personnels vulnérables".

Le SGEN-CFDT, pour qui, ni le retour à une fermeture complète des établissements d'enseignement de formation, jugée "problématique", ni l’ouverture "dans le cadre que nous avons connu depuis septembre" ne sont une solution, demandait quant à lui, hier avant l'annonce des nouvelles mesures instaurées dans le cadre de l'évolution de la situation sanitaire : d'une part "l'organisation opérationnelle d'un accueil à 50 % en coordonnant localement les services de l'État et des collectivités territoriales compétentes pour accueillir autrement les plus jeunes, et accompagner les plus grands qui en ont besoin dans leur travail plus autonome lorsqu’ils ne participent pas aux cours en présentiel (équipement, accès à des tiers lieux…)", d'autre part "l'explicitation (enfin) des critères et modalités de prise de décision pour passer à ce cadre d'accueil".

En complément, le syndicat demande aussi un accompagnement de ceux qui en ont besoin pour pouvoir suivre un enseignement à distance (équipement, accès à des tiers lieux…) lorsque des établissements ne peuvent plus assurer d'enseignement en présentiel. L'organisation syndicale demandait par ailleurs, avant l'annonce de la mesure ce matin par le Premier ministre, "la réévaluation par le ministère de l'opportunité de demander aux élèves de porter le masque à partir du CP en classe" et "la fourniture de masques FFP2 aux agents qui travaillent avec des élèves ne portant pas le masque dans le 1er degré donc, mais aussi en EPS par exemple".

Plus de postes et de locaux pour ce faire

Le SNALC titre quant à lui "École : on ouvre, mais comment ?" et plaide, comme le SGEN ou le SNUIPP, pour l'application du plan de continuité pédagogique du ministère, "à savoir la diminution des effectifs par classe sous forme de demi-groupes", mesure qui "limite réellement le brassage et permet la distanciation physique tout en évitant le 'tout à distance' qui crée du décrochage scolaire'. Le syndicat dit avoir prévu d'aborder "également de très nombreux autres points" lors de la réunion programmée avec le ministère ce soit, tels que "le jour de carence, la nécessité d'éviter de mélanger présentiel et distanciel pour un même enseignant, les cantines, l'EPS, les masques en élémentaire, les personnels vulnérables, les réunions, la protection des AED et AESH, le statut des BTS et des CPGE, etc."

CGT Éduc'action, pour qui "des mesures concrètes et immédiates étaient à prendre dès le printemps par le biais d’un plan d’urgence pour recruter massivement des personnels afin de diminuer les effectifs par classe (et permettre par exemple d’accueillir tous élèves de lycées), trouver des solutions pour compenser l'insuffisance de salles, multiplier les groupes dans les écoles et établissements, permettre la distanciation physique, l'aération des locaux ou le lavage régulier des mains et permettre la prise en compte pédagogique des difficultés des élèves engendrées par le confinement", exige aujourd'hui des postes et des locaux "pour permettre distanciation et remédiation pédagogique, ainsi que la fourniture des matériels de protection de qualité et en quantité suffisante pour tous les agents et les élèves".

Camille Pons

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