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Covid-19 : 70 États s'engagent sur un financement minimum de l'éducation alors que moins de 1 % a été réservé à l'éducation et à la formation dans les plans de relance nationaux

Paru dans Scolaire le lundi 26 octobre 2020.

"Seule une part minime – moins de 1 % en moyenne - a été réservée à l'éducation et à la formation dans les plans de relance nationaux". Tel est le constat qu'ont dressé plus de 70 chefs d'État, de gouvernement et de ministres, ainsi que des partenaires internationaux, qui se sont concertés en ligne, le 22 octobre 2020, lors d'une session extraordinaire de la Réunion mondiale sur l'éducation mondiale convoquée par l'UNESCO, les gouvernements du Ghana, de la Norvège et du Royaume-Uni. Parce que pour ces derniers, "le financement de l'éducation n'est pas un coût : c'est notre investissement à long terme le plus essentiel", ils ont défini, dans une déclaration commune, une série d'actions prioritaires qu'ils estiment "essentielles à la reprise de l'éducation dans les 15 mois à venir" afin de "contrer l'impact de la pandémie sur l'instruction". Chacun des signataires s'est notamment engagé à "maintenir ou augmenter la part des dépenses publiques consacrées à l'éducation dans une fourchette comprise entre 4 et 6 % du produit intérieur brut et/ou dans la proportion de 15 à 20 % de la dépense publique". Car, écrivent-ils dans cette déclaration commune, "la crise de Covid-19 ne peut pas être réduite à une urgence de santé publique car elle a mis en péril les droits humains fondamentaux, y compris le droit à l'éducation".

Les signataires se sont engagés pour leurs propres territoires comme pour l'aide à l'international. Concernant leurs états, ils s'engagent à "veiller à ce que les plans de relance soutiennent des mesures qui atténueront les pertes d'apprentissage et permettront aux personnes les plus vulnérables de retourner à l'école". Ce qui passera notamment par l'inclusion d'allocations pour des mesures de soutien destinées "à rattraper la perte d'apprentissage et l'impact socio-émotionnel de tous les élèves marginalisés pendant la perturbation de l'éducation", des campagnes de (re)scolarisation et "un soutien ciblé aux apprenants qui risquent de ne pas retourner à l'école, en particulier les filles, les personnes vivant dans la pauvreté, les personnes en situation de handicap, les réfugiés et les personnes touchées par les conflits, les crises et les catastrophes naturelles".

Accompagner les enseignants dans le développement de compétences socio-émotionnelles et en termes de savoir-faire

Cet appui à l'école passe aussi par des engagement en faveur de "tous les enseignants et le personnel de l'éducation en tant qu’intervenants de première ligne". Outre s'engager à "assurer leur sécurité [la réunion s'est d'ailleurs ouverte par l'observation d'une minute de silence en mémoire de Samuel Paty, assassiné en France le 16 octobre dernier, ndlr], leur bien-être et des conditions de travail décentes", ils s'engagent à investir "dans le développement des compétences, depuis la dimension socio-émotionnelle jusqu'à l'acquisition de savoir-faire pour de nouveaux emplois".

Pour l'international, les signataires s'engagent par ailleurs à "accroître le volume, la prévisibilité et l'efficacité de l'aide internationale" en ciblant cette aide "en faveur des pays et des populations qui en ont le plus besoin, y compris ceux qui ne bénéficient pas de programmes gouvernementaux", alors que l'impact du COVID-19 est estimé, selon eux et si aucune mesure n'est prise, à 200 milliards de dollars par an dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure. Ils se sont fixés à ce titre en particulier l'objectif d'atteindre le critère de 0,7 % du PNB des donateurs pour l'aide publique au développement aux pays en développement. L'aide devrait cibler les pays et les populations les plus démunis.

Dans l'UE, faire passer de 7 à 10 % le financement pour l'aide à l'éducation dans les pays partenaires

Pour la mise en œuvre de ces engagements, dont ils devront rendre "compte" lors de la prochaine session ordinaire de la Réunion mondiale sur l’éducation prévue en 2021, sont prévus, dans les 15 mois à venir, des échanges de bonnes pratiques.

Dans le cadre de cette réunion, une coalition mondiale d'organisations a appelé "à investir d'urgence dans l'éducation afin de prévenir une catastrophe générationnelle". Celles-ci ont publié un livre blanc, dans le cadre d’une campagne intitulée "Sauvons notre avenir", avec des recommandations à l'intention des gouvernements "afin de reconstruire les systèmes éducatifs en les améliorant".

Notons, côté européen, que lors de cette réunion extraordinaire la commissaire européenne chargée des partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, a annoncé "la décision de faire passer de 7 à 10 % le financement de l'UE pour l'aide à l'éducation dans les pays partenaires sous [sa] responsabilité".

La déclaration adoptée ce 22 octobre 2020 ici

Camille Pons

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