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A quelles conditions l'Ecole pourrait-elle lutter efficacement contre le séparatisme ? Les hypothèses de la Fondation Kairos

Paru dans Scolaire le vendredi 16 octobre 2020.

Une école qui proposerait des contenus "ambitieux" serait-elle la meilleure "antidote au séparatisme", les jeunes étant détournés des "sirènes de l'Islamisme" parce qu'ils seraient, intellectuellement, moins disponibles pour les entendre ? C'est la thèse qui a été défendue mercredi 14 octobre dans le cadre d'une journée organisée à l'Institut de France par la Fondation Kairos "pour l'innovation éducative" et son président, Xavier Darcos ainsi que par Anne Coffinier, fondatrice et présidente d'Educ'France.

C'est aussi, à sa façon, la thèse qu'a soutenue Cécile Ladjali, écrivain, agrégée de lettres et enseignante, pour qui il est essentiel de proposer aux élèves "ce qu'ils ne rencontreraient pas chez eux". Elle s'indigne des propos tenus par certains inspecteurs qui lui conseillent à l'inverse d'utiliser le rap et le slam avec des élèves dont c'est la culture et elle défend l'idée que les classiques permettent de "mettre à distance l'épouvantable violence du réel", de l'évoquer sans la reproduire ou la subir, ce que provoquent les débats qui se situent dans l'immédiateté.

Xavier Darcos estime que la thématique du colloque rejoint celle de l’Institut à sa création en 1795 : un lieu pluriel où se croisent les visions afin de cimenter la République, après que le "collège des quatre nations" avait eu pour mission l'instruction de gentilshommes venus des provinces réunies à la France par les traités de Westphalie (1648) et des Pyrénées (1659). "On a accueilli votre initiative car elle s’interroge sur la manière dont l’école peut être cimentée." Il signale un paradoxe, la loi sur le séparatisme sera présentée le 9 décembre, jour anniversaire de la loi de 1905 qui consacre la séparation de l'Eglise et de l'Etat et il préférerait une réflexion sur la laïcité.

Pour sa part, Souâd Ayada, présidente du Conseil supérieur des programmes a souligné, au risque d'apparaître comme partisane du roman national, les pressions sociétales ou des communautés lors de la rédaction des programmes, d'histoire notamment, et le poids de la recherche du consensus. Mais elle rappelle que Louis Massignon a su conjuguer connaissance de l’Islam, culture chrétienne et amour de la France, que Averroès et Avicenne figurent sur la liste des auteurs au programme de philosophie. Elle en appelle donc à une autre forme de consensus, et elle estime critiquable la manière dont Islam est appréhendé à l'école. Peut-être faudrait-il limiter l'enseignement du fait religieux et n’envisager que les aspects culturels et civilisationnels ? Et sans doute faudrait-il se souvenir que François 1er a voulu qu'on enseigne l'arabe au collège de France, un arabe qui n'est pas celui qui est enseigné dans les mosquées.

Sont également intervenus Jean-Pierre Obin, Chantal Delsol, Jean-Robert Pitte, les députés Eric Diard et François Pupponi...

Le site de la fondation (avec la liste complète des intervenants) ici

 

 

 

 

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