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Numérique : "Il faut passer du service à l’enseignant au service à l’élève" (table ronde à l’Assemblée nationale)

Paru dans Scolaire le mercredi 30 septembre 2020.

"Le numérique n’a peut-être pas suffisamment sa place aujourd’hui dans les maquettes de formation initiale des enseignants mais s’il était pris en compte dans les concours, ce qui devrait se faire, je suis sûr qu’il mobiliserait tout le monde", a affirmé Alain Frugière, président du réseau des INSPÉ, lors de la troisième table ronde sur l’éducation au numérique organisée ce mercredi par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblé nationale.

Consacrée à la formation initiale et continue, ce débat a permis de faire le point sur la relation entre les enseignants et l’éducation au numérique à l’issue de la période de confinement qui, comme l’a souligné Edouard Geffray le directeur de l’enseignement scolaire, a entraîné "une accélération des usages qu’il faut maintenant perfectionner. Le contexte est favorable, nous devons avoir une approche à 360 degrés, la pédagogie des outils et des usages du numérique doit faire partie de l’ensemble du processus de formation".

Intérêt du numérique

Dans le même sens, Caroline Vincent, formatrice à l’INSPÉ d’Aix-en-Provence, estime qu’il faut "augmenter la culture et la littératie du numérique, il faut faire de l’éducation au numérique la culture de tous et dans toutes les disciplines. Certains enseignants considèrent que le recours au numérique est une perte de temps et d’énergie. Il faut les accompagner, souligner qu’ils ne seront jamais remplacés par le numérique. Le problème, c’est que le confinement a souvent mis le doigt sur ce qui n’allait pas et pas sur ce qui allait".

Marie-Caroline Missir, directrice générale de Canopé, constate elle aussi qu’il faut "convaincre certains enseignants de l’intérêt du numérique" et souhaite que la recherche s’intéresse plus à "l’impact réel du numérique sur les élèves, en quoi il peut améliorer leur formation". Elle insiste sur la "personnalisation nécessaire" des formations notamment en formation continue et sur le rôle de Canopé en la matière, par exemple grâce à Canotech "une plateforme de ressources et d’accompagnement créée en mars pour aider les enseignants du premier et du second degré à assurer la continuité pédagogique et qui perdure actuellement".

Hétérogénéité des situations locales

La quatrième et dernière table ronde avait pour thème "les conditions du déploiement du service public du numérique éducatif". Philippe Vicent, le secrétaire général du SNPDEN, a souligné "l’énorme effort fait par l’Etat et les collectivités ces dernières années, même s’il y a une grande hétérogénéité des situations, des paysages multiples et parfois une relative faiblesse de coordination entre tous les acteurs".

Frédéric Kerbeche, chef du service développement et stratégie numérique à la direction des collèges du conseil départemental du Val d’Oise, fort de l’expérience de sa collectivité qui s’est lancée dès 2008 dans le soutien à l’école du numérique, a listé tous les moyens mis à disposition des collèges, l’équipement en matériel, en logiciels. Il a fait part de la difficulté actuelle pour passer de l’équipement de la classe à l’équipement individuel des élèves.

Interrogés par Bruno Studer, le président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, sur les espaces numériques de travail (ENT) et sur l’intérêt qu’il y aurait à avoir un seul éditeur au niveau national, les participants au débat n’ont pas semblé adhérer à cette éventualité. Philippe Vincent s’interroge mais estime que "dans un premier temps au moins cette centralisation aboutirait à une moins-value" et Frédéric Kerbèche craint qu’on "infléchisse nationalement les politiques régionales en ne tenant pas compte de la culture des territoires". Il espère que les Etats généraux du numérique, début novembre à Poitiers, seront l’occasion de se demander : "C’est quoi un établissement en 2020 ?" et ajoute : "On a passé le cap de l’équipement des établissements, il faut passer à la marche d’après, passer du service à l’enseignant au service à l’élève."

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