"Il faut que le bien-être des profs rejaillisse sur le bien-être des élèves" (Jean-Michel Blanquer)
Paru dans Scolaire le mercredi 09 septembre 2020.
"On a fait face à un défi éducatif mondial que la France a réussi à minimiser grâce à son service public de l’éducation", a insisté Jean-Michel Blanquer, lors de son audition par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale hier 8 septembre. "Cette rentrée est inédite et placée sous le signe la joie. La joie de se retrouver et d’avoir fait face. C’est pourquoi je tiens à remercier tous les acteurs de la maison éducation nationale."
Après avoir rappelé les enjeux sanitaires de la rentrée et la nécessité des gestes barrières, le ministre a annoncé la fermeture de 28 établissements et 260 classes. Une situation qui "ne doit pas écraser les autres enjeux". Mesures en faveur de l’école inclusive, succès des vacances apprenantes, développement de l’accompagnement personnalisé et notamment Devoirs faits, intérêt des évaluations nationales, réforme du bac général et technologique, aménagement du contrôle continu, revalorisation de la voie professionnelle… Le ministre a revisité sa politique et évoqué son adaptabilité dans le cadre de la pandémie.
Au-delà de la rentrée
Il a souligné l’importance de la lutte contre le décrochage scolaire "qui doit se poursuivre tout au long de l’année", les possibilités offertes par les 100 000 places de service civique supplémentaires cette année ou la création de mentions complémentaires pour les bacheliers professionnels. Face aux polémiques sur le nombre de décrocheurs post confinement, il précise que "des chiffres seront fournis en octobre".
Répondant à une question d’un député sur le développement du numérique lié à l’enseignement à distance, le ministre a rappelé qu’il réunirait à Poitiers, au début du mois de novembre les Etats généraux du numérique : "Ce sera une nouvelle étape mais il faut se garder d’une vision magique du numérique. Les retours d’expérience du confinement et du déconfinement prouvent qu’il faut plutôt se diriger vers des solutions mixtes."
Un changement systémique
A propos du "Grenelle des profs", il affirme qu’il procédera à "des négociations très approfondies" et qu’après "le temps des réformes pédagogiques et éducatives, vient le temps de la gestion des ressources humaines". Pour Jean-Michel Blanquer, s’il s’agit de mieux rémunérer les profs il s’agit aussi de "revaloriser le métier" et d’un "changement systémique", "il faut que le bien-être des profs rejaillisse sur le bien-être des élèves". Il note par ailleurs que "le nombre de pré-recrutement d’enseignants a doublé cette année et concernent 3 000 personnes ce qui conforte cette politique".
Interrogé sur la mobilisation contre la fragmentation identitaire, le ministre de l’éducation nationale distingue l’édiction de la norme de sa mise en œuvre : "Le Conseil des sages fixe des règles très claires que la future loi sur le séparatisme pourra préciser. Sur le terrain, il y a les équipes ‘valeurs de la République’, un site, des cellules dédiées dans les rectorats et au ministère. Personne ne doit se sentir seul sur ce sujet."
Colette Pâris