SGEN-CFDT et FEP-CFDT : la COVID, révélatrice de problématiques générales
Paru dans Scolaire le mercredi 09 septembre 2020.
Lors de leur conférence de presse du 8 septembre, SGEN et FEP-CFDT ont choisi de mettre en évidence différentes thématiques : la revalorisation des enseignants, le pilotage du système éducatif, le télétravail ou la direction d’école. En effet, pour Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du SGEN-CFDT, il faut "penser à la rentrée mais aussi penser à l’année dans son entier malgré l’incertitude qui flotte en permanence."
Pour elle, "cette rentrée est inédite. Il a fallu agir vite sous tension. Le port du masque a dû être pris en compte telle une contrainte administrative et naturellement pédagogique. Par exemple, ne faudrait-il pas élargir le port des masques transparents ? Nous travaillons actuellement sur tous les retours d’expérience, tous personnels confondus."
La notion de "tous personnels confondus" est au cœur des préoccupations des deux organisations. Catherine Nave-Bekhti insiste à ce propos : "tous les métiers du système éducatif sont concernés et les problématiques choisies sont certes liées à la COVID mais leurs problèmes sont plus généraux et anciens." SGEN-CFDT et FEP-CFDT constatent que le pilotage actuel est "descendant". "Tout ne peut pas être décrété au niveau national. La concertation des acteurs locaux est significative. Il serait bien de reconnaître le temps passé pour cette concertation. C’est sur ce point qu’il est possible de revaloriser tous les personnels." Catherine Nave-Bekhti évoque "le Grenelle des professeurs" et elle questionne : "et les autres… les médecins scolaires ou les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) ? On a l’impression que l’on cherche à invisibiliser ce type de travail."
Quant au télétravail, les personnels selon leur fonction semblent ne pas avoir les mêmes besoins. Pour les non-enseignants, il serait souhaitable qu’ils aient à leur disposition un équipement fourni par l’institution tel un employeur normal. Pour les enseignants, il faudrait prendre en compte le coût moyen de l’utilisation de leur équipement personnel. Dans le cadre de leur travail, afin d’être prêts en cas de confinement ou même en cas de nécessité d’enseignement hybride, les deux organisations proposent que dès maintenant, il y ait un entraînement autour de pratiques communes entre les enseignants et les jeunes et de structuration de temps collectifs. Pour ce faire, un temps de concertation et d’organisation entre les équipes pédagogiques et l’administration des établissements est à nouveau nécessaire. "Ce temps est à revaloriser car la situation est à envisager à long terme." Au sujet de cette pédagogie à mettre en place, les outils du CNED sont évoqués. SGEN-CFDT et Fed-CFDT regrettent que ces outils n’aient pas été mis à disposition de manière continue.
Concernant la direction d’école, la pensée des organisations se résume ainsi : "un directeur d’école n’est pas un chef d’établissement. Il doit faire cours tout en réglant tous les autres problèmes et sans être rémunéré pour."
Hélène Cénat