Scolaire » Actualité

INSPE : la réforme invite les directeurs à la vigilance

Paru dans Scolaire le vendredi 04 septembre 2020.

La réforme des concours de recrutement des personnels de l'Education nationale oblige les INSPE (Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation) à réorganiser les formations initiales, mais le premier point d'étape date du mois de mai, un arrêté publié le 6 août modifie "le cadre national" des formations dispensées au sein des masters MEEF (ici), les nominations des directeurs sont tardives et les nouvelles maquettes doivent être présentées au mois de novembre. La difficulté de tenir le calendrier est un des points soulevés par les directeurs d'INSPE (le nouveau nom des ESPE qui avaient remplacé les IUFM, ndlr) ce 4 septembre à l'occasion d'une conférence de presse en "visio".

Ceux-ci listent une série de "points de vigilance". Pour reprendre une boutade de l'ancien président du réseau, "si le ministre décide que les futurs enseignants doivent faire du macramé, les ESPE leur feront faire du macramé". Ils ne contestent donc pas les instructions ministérielles ni l'accent mis, pour les futurs enseignants du 1er degré, sur "les fondamentaux", mais ils "restent attachés à la polyvalence des professeurs des écoles". Le printemps de la recherche, qui devait être organisé les 24 et 25 mars et qui a été transformé en interventions à distance avait d'ailleurs pour thème l'articulation entre les enseignements artistiques et les fondamentaux. Les ressources mises en ligne à cette occasion ont d'ailleurs été vues 2300 fois.

Plus généralement, ils s'inquiètent de l'articulation entre théorie et pratiques, avec le risque que la première échoie aux enseignants-chercheurs et les secondes aux enseignants qui gardent un service devant élèves (et qui doivent assurer un tiers de la formation de leurs futurs collègues), les enseignants à temps plein à l'INSPE devant faire le pont. Les dirigeants voudraient par ailleurs être assurés que les nouveaux concours seront en cohérence avec les formations, qu'ils prendront en compte les compétences professionnelles et qu'ils s'inscriront dans un continuum "avant master" et "post master", donc en formation continuée puisque "ce sont des métiers qui s'apprennent tout au long de la vie".

Ils ont aussi le souci de renforcer la place du numérique, même si ce sont souvent les enseignants stagiaires qui ont permis à leurs collègues plus âgés de mettre en place des enseignements a distance, ainsi que l'adossement à la recherche.

D'autres sujets d'inquiétude

Mais d'autres sujets d'inquiétude apparaissent. Le nouveau cadre prévoit que les étudiants fassent un tiers temps en responsabilité, et avec un contrat de travail. Comment organiser ces périodes, où trouver des écoles et des établissements qui les accueillent ? Les stagiaires devront, outre leurs 12 semaines en responsabilité, se préparer au concours reporté en fin de M2 et rédiger leur mémoire, l'année ne sera-t-elle pas encore plus chargée qu'auparavant ?

Enfin, même si la baisse demande à être confirmée et son ampleur précisée, il semble que le nombre des inscriptions en M1 soit plus faible à cette rentrée que l'an dernier (une donnée qui devrait être mise en relation avec les déficits aux concours dans certaines académies pour 1er degré et dans certaines disciplines pour le 2nd degré, ndlr, voir ToutEduc ici et ici).

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →