Le SNEP-FSU demande au ministre de "rétablir l'EPS en tant que discipline à part entière"
Paru dans Scolaire le jeudi 03 septembre 2020.
"Nous avons au plusieurs 'visios' avec le ministre et nous avons listé les questions spécifiques à l'EPS, mais il a fallu attendre le 24 août pour qu'il réagisse." Le SNEP est "assez satisfait" de ce qui figure dans le protocole spécifique à l'éducation physique et sportive, "même s'il y a des bricoles à améliorer". Le syndicat FSU des enseignants d'EPS estime notamment que ces "repères" marquent "une reconnaissance de la professionnalité des enseignants", mais il dénonce des "interprétations locales" dues à des défauts dans la rédaction du texte : "certains inspecteurs nous interdisent les sports collectifs et vont au-delà de ce qui est prévu par le ministère." Il dénonce de plus "un manque évident d'anticipation", mais souligne aussi que certains problèmes ne sont pas résolus, ou mal. Un enseignant qui donne des consignes dans un gymnase sera-t-il entendu si sa voix est étouffée par le port du masque. Les élèves asthmatiques doivent-ils en porter un ?
La question sanitaire ne doit pas faire oublier les autres questions que pose le SNEP. Il craint que l'annonce d'un "Grenelle des professeurs" ne soit "de l'esbroufe" et ne réponde pas à "la forte revendication salariale des enseignants". Le ministre "veut une transformation du métier", avec davantage de primes, de salaire au mérite, d'heures supplémentaires pour les remplacements "l'interne". Quelque 350 postes d'EPS ont été supprimés en trois ans alors que les effectifs augmentent. Les installations sportives sont trop souvent vétustes, sous-dimensionnées et insuffisamment accessibles. L'EPS disparaît du DNB et du baccalauréat... L'organisation syndicale ne cache pas l'inquiétude que suscitent les 2S2C, qui voient des animateurs parfois très peu qualifiés, se substituer aux enseignants, notamment dans le 1er degré.
Le SNEP demande au ministre "d'apaiser les choses", de "rétablir l'EPS en tant que discipline à part entière", mais aussi de "sportiviser l'EPS" : "Il ne nous paraît pas possible de continuer à promouvoir les programmes de l'EPS contre les fondements de la culture sportive." Le syndicat attend d'ailleurs de la création d'un ministère qui regroupe enseignement scolaire et sports, une "ligne directrice", la définition d'une politique du "sport pour tous" en France. Quelles relations entre l'EPS, le sport scolaire, les associations, le sport fédéral ? Quelle culture commune ? "Les enseignants d'EPS sont très investis dans le monde sportif et le connaissent, mais le monde sportif ignore le monde scolaire", bien que que des "coopérations nombreuses et fructueuses existent depuis longtemps entre l'EN et le monde sportif" et que le syndicat pense "qu'il faut les développer".
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