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Le SE-UNSA demande au ministre "une année apaisée"

Paru dans Scolaire le mercredi 26 août 2020.

Seuls 3 % des enseignants sont animés par un sentiment de confiance, alors que la moitié d'entre eux sont stressés, tristes, dans l'insécurité, voire le désarroi. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par le SE auprès de ses adhérents. Le syndicat UNSA des enseignants tenait, ce 26 août, sa traditionnelle conférence de presse de rentrée. Son secrétaire général considère d'ailleurs que "la rentrée sera réussie si le gouvernement ne met pas de bâtons dans les roues" et il demande au ministre "une année apaisée". Il rappelle les conflits qui ont marqué l'année dernière, qu'il s'agisse de la direction d'école, des réformes du lycée d'enseignement général et professionnel ainsi que du bac, ou de la précarité des AESH (il vise aussi, implicitement, son volontarisme en matière de pédagogie, ndlr).

S'agissant de la pandémie, Stéphane Crochet ne conteste pas tant les mesures prises, qui "étaient nécessaires", que leur mode de gestion, et le SE attend du nouveau protocole sanitaire "un cadre clair", "des consignes stabilisées". Considérant que "la chaîne de commandement hiérarchique a été décrédibilisée, en mars 2020 par des injonctions contradictoires", il demande que soit dégagé du temps à la rentrée, pris notamment sur les moments prévus pour les "formations institutionnelles", pour que "les personnels puissent concevoir ensemble leurs plans de continuité" en cas de nouvelles dégradations de la situation épidémique. Parmi les questions posées, celle du brassage des élèves, qui peut être limité dans le cadre scolaire, à la condition qu'il le soit aussi dans le cadre périscolaire.

Les enseignants ont consenti, dans la situation d'urgence l'an dernier, "un fort investissement", mais il faut envisager cette année "des solutions plus modestes, plus stabilisées", "prévoir des modalités de travail respectueuses des personnels s'ils devaient assurer un enseignement hybride ou un enseignement entièrement à distance sur une période prolongée". L'organisation syndicale demande également au ministre de puiser dans les "listes complémentaires" (les candidats aux concours de recrutement dont les jurys considèrent qu'ils auraient mérité d'être reçus si le nombre de postes offerts l'avait permis, ndlr) pour recruter des personnels qui vont être nécessaires, pour assurer les remplacements par exemple. Plus globalement, le SE demande que soient tirés collectivement les enseignements de cette crise, mais "pas par le ministre seul", et il évoque "le bâti scolaire inadapté" qui doit figurer au plan de relance.

Et surtout le SE met l'accent sur la direction d'école et dépose "une alerte sociale". Les directeurs d'école "ont fini l'année au bord de la rupture" et la loi Rilhac "a eu le mérite de forcer le gouvernement à s'emparer à nouveau de la question", mais elle est "finalement assez vide". "Elle devra être complétée par des textes réglementaires pour permettre des avancées significatives" et surtout par d'importants moyens. Figure aussi au dossier de rentrée la revalorisation des salaires, pour laquelle "nous sommes dans un épais brouillard".

A noter encore dans l'enquête du SE auprès de ses adhérents que 20 % d'entre eux sont "en accord avec les choix éducatifs" du ministre (19 % ne se prononcent pas), 14 % estiment que "l'institution est prête" en cas de seconde phase épidémique, même s'ils sont 38 % à penser que leur école ou leur établissement est prêt.e.et 50 % qu'eux-mêmes le sont. Ils sont pourtant largement plus de la moitié à se déclarer pessimistes pour l'année qui vient...

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