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Le détail des mesures concernant le plan jeunes annoncé le 15 juillet dernier par Jean Castex

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 23 juillet 2020.

Le Premier ministre Jean Castex a présenté, ce jeudi 23 juillet 2020 à Besançon (Doubs), son plan jeunes "1 jeune, 1 solution", avec les ministres concernés, Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Il en avait déjà annoncé les grandes lignes le 15 juillet dernier dans sa déclaration de politique générale faite à l'Assemblée nationale (lire ici). Les mesures, accompagnées d'une enveloppe de 6,5 milliards d'euros, visent à trouver des solutions "à chacun d'entre eux" alors que les jeunes sont touchés "de plein fouet" par les conséquences économiques de la crise sanitaire, que certains n'ont pas pu achever leur formation et d'autres arrivent sur un marché du travail frappé par la crise économique et sociale - 750 000 dès cette rentrée selon les estimations données par le Gouvernement. Parmi les mesures intéressant l'éducation, la formation et l'insertion figurent notamment le développement de parcours sur mesure pour les plus éloignés de l'emploi, le renforcement de dispositifs existants pour augmenter les flux vers les secteurs et métiers d'avenir, dont ceux du soin et de la santé, le numérique et le sport, et des incitations financières pour encourager les entreprises à recruter des alternants ou à effectuer des embauches dans les 6 mois qui viennent.

Mettre en place des formations qualifiantes vers les secteurs et métiers d'avenir (soin et santé, numérique, transition écologique...) grâce au Plan d'investissement dans les compétences constitue l'un des leviers que le Gouvernement souhaite utiliser pour remplir l'objectif annoncé de former 200 000 jeunes à ces métiers. Pour le soin et la santé, le Gouvernement a annoncé vouloir doubler les capacités de formation des aides soignants, des infirmiers et des auxiliaires de vie dans les 5 prochaines années. Il attend, pour 2021, plus de 6000 infirmiers et 10 000 aides-soignants formés.

Étalement de la 2e année de CAP sur 2 ans pour les élèves en difficulté

Concernant l'objectif de construction de 300 000 parcours d'insertion sur mesure pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi, est prévu par ailleurs un renforcement des dispositifs tels que le Parcours Emploi Compétences (PEC) et le Contrat Initiative Emploi (CIE). L'État vise, pour chacun des dispositifs, la programmation de 60 000 places de plus en 2020 et 2021. Le Gouvernement programme aussi l'augmentation du dispositif Garantie Jeunes, l'ouverture de 3000 places dans le dispositif SESAME et un "accompagnement sur-mesure" vers les métiers du sport et de l'animation. Il prévoit dans ce dernier secteur d'allouer des crédits supplémentaires pour 2020 et 2021 à l'ANS (Agence nationale du sport) qui prend à sa charge une partie des salaires des emplois du monde associatif sportif (jusqu'à 40 %), espérant ainsi renforcer l'accès des jeunes - 2500 sont attendus - issus de l'enseignement supérieur et des formations professionnelles "dans un secteur en forte tension".

Deux autres mesures semblent notables en matière de formation : celle d'ouvrir le CAP en 3 ans, dont l'expérimentation a été démarrée cette année, aux élèves identifiés en grande difficulté à l'issue de leur première année de CAP. La deuxième année pourrait être étalée sur 2 ans (rentrées 2020 et 2021), sans affecter le volume global de formation et l'élève suivrait 18h de cours hebdomadaires au lieu des 36 "dont 9h en groupe afin d'individualiser le suivi et la formation". La mesure devrait concerner 4800 élèves, soit 8 % des effectifs de première année.

Ce sont aussi 10 000 places supplémentaires dans les formations universitaires qui doivent être ouvertes dans Parcoursup pour la rentrée 2020, en particulier dans les formations paramédicales et les plus demandées.

Incitations financières pour inciter les entreprises à recruter, y compris en apprentissage

Les ministres ont aussi annoncé une aide exceptionnelle de 5000 ou 8000 euros par contrat d'apprentissage qui serait signé entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021. Mêmes délais et montants pour encourager la signature de contrats de professionnalisation, le plus haut étant néanmoins réservé à l'embauche d'un alternant de plus de 18 ans, et pas de condition dans les deux cas sur le nombre d'apprentis pour les entreprises de moins de 250 salariés. Le niveau éligible sur les contrats de professionnalisation est en revanche abaissé puisque ne seront pas concernés les niveaux masters. Les ministres disent espérer via cette incitation financière, la signature de 230 000 contrats d'apprentissage et 100 000 contrats de professionnalisation.

Enfin, l'aide au recrutement de 4000 euros a été revue pour être élargie puisque les contrats éligibles pourront prévoir une rémunération allant jusqu'à l'équivalent de 2 SMIC, alors que Jean Castex avait évoqué 1,6 SMIC le 15 juillet dernier. Ces contrats de travail devront être d'au moins 3 mois et signés entre août 2020 et janvier 2021. Cette compensation de charges sera versée par l'Agence de services et de paiement (ASP) pendant un an au plus. Avec ce "coup de pouce", le Gouvernement dit attendre 450 000 contrats signés. Est également prévu l'octroi d'une prime de même grandeur pour accompagner le recrutement de 1000 jeunes en volontariat en entreprise (VTE) dans des TPE et PME sur des métiers de transformation écologique des modèles économiques. Enfin, les 100 000 missions de plus en service civique annoncées le 15 juillet ont été confirmées et s'ajouteront aux 140 000 initialement programmées pour 2020.

Les coups de pouce financiers ne concernent pas que les entreprises puisque le Gouvernement prévoit aussi une revalorisation de la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle, et de ne prévoir que 2 tranches contre 4 jusque là : revalorisation qui sera de 200 euros par mois pour les 16-18 ans (contre un peu plus de 130 euros actuellement) et 500 euros pour les 18-25 ans (contre environ 340 euros actuellement).

Camille Pons

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