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La rentrée, les réformes, la rénovation des bâtiments, l'apprentissage, la méritocratie : l'interview d'E. Macron (verbatim)

Paru dans Scolaire le mardi 14 juillet 2020.

Lors de son interview, ce 14 juillet, le président de la République a évoqué à plusieurs reprises l'école et la jeunesse. Voici des extraits de la transcription effectuée par le service de presse de l'Elysée.

Réformes. "Moi, j'ai mené au début de ce quinquennat avec le gouvernement d'Édouard Philippe des réformes tambour battant. Parce que je considérais que c'était sur ce pacte que les Françaises et les Français m'avaient élu : Moderniser le pays, avancer sur le marché du travail, la SNCF, la réforme des retraites, mais également l'école pour permettre justement de mieux éduquer, apprendre à nos enfants, en particulier ceux venant des milieux les plus modestes."

Egalité des chances. Interrogé sur sa formule, "mon ennemi, c'est l'assignation à résidence", le président affirme que c'est toujours vrai. "Je pense qu'on a fait des choses très fortes (en ce sens). L'obligation scolaire à 3 ans est une décision très forte (...). Ce qu'on a fait pour l'école avec les dédoublements des classes, pour l'orientation, pour le supérieur, c'est un début. On doit aller beaucoup plus loin, beaucoup plus fort."

Rentrée. Léa Salamé demande au président s'il sait comment va se passer la rentrée des classes. "Elle sera la plus normale possible. Il y a une circulaire sortie il y a quelques jours qui a été préparée par le ministre. Nous nous sommes mis en capacité de pouvoir accueillir tous les élèves avec la bonne organisation. Nous avons beaucoup appris. L'école, nos enseignants ont beaucoup appris aussi, et je veux saluer leur engagement et leur travail durant cette période. On a développé un enseignement en ligne. On a développé une nouvelle manière d'apprendre aux élèves. Là, on a un défi. Durant l'été à la rentrée (sic), il va falloir aller chercher les enfants qui ont le plus souffert du confinement, ce qu'on appelle parfois les décrocheurs. Je n'aime pas tellement ce terme. On peut appeler ça les accrocheurs, parce qu'on aura besoin de leur vitalité, de leur force et on devra les aider. Le ministre prépare une rentrée où les enseignants seront à la fois bien protégés, où on aura la bonne organisation avec, si des pics revenaient, la possibilité de s'adapter. Mais je peux dire aujourd'hui aux familles que nous nous sommes mis en situation d'avoir une rentrée des classes quasi-normale, de continuer à vivre avec le virus s'il reste à ce niveau-là. Evidemment, s'il y avait une accélération pendant le mois d'août, on sera amenés à revoir cette rentrée. Ça n'est pas ce que je souhaite. Si on fait bien les choses, nous aurons une rentrée des classes un peu différente, encore plus exigeante parce qu'il nous faudra rattraper les mois passés."

Bâtiments. "Je veux qu'on se lance dans un grand programme de rénovation de nos écoles et de nos EHPAD, pour commencer, en lien avec les collectivités publiques qui sont derrière ces bâtiments. Mais nous pouvons faire des économies d'énergie massives, avoir nos enfants et nos aînés qui vivent beaucoup mieux, produire de l'emploi pour faire ces rénovations et faire cette transition."

Apprentissage - Insertion. "Notre jeunesse, ça doit être la priorité de cette relance (...). On ne doit pas perdre la bataille de l'apprentissage, de l'alternance, de tous les contrats professionnalisants. C'est une des grandes victoires des 3 premières années. Dans notre pays, on disait toujours 'Il faut faire de l'apprentissage, etc.', on n'y arrivait pas. On a simplifié les règles, simplifié les financements. C'était en train de décoller. Et donc là, on a mis sur la table un dispositif où on paye massivement la première année (...). On va au-delà de tout ce qui avait été fait jusqu'alors. Et donc, on accompagne les entreprises jusqu'à 250 salariés sans aucune condition et au-dessus des 250 salariés, on leur dit 'Faites votre 5 % d'apprentis'. Et (...) quand je vois des entreprises, des grandes entreprises qui préfèrent prendre des stagiaires et de la précarité plutôt que signer un contrat pro ou signer avec un alternant, c'est irresponsable."

Léa Salamé lui demande s'il va "les contraindre par la loi". Réponse : "On les incite (...). Mais je ne vais pas (leur) dire 'On va passer une loi pour interdire les stages' parce que les stages ont aussi leur mérite. Mais je dis là, il y a un effet de bord et donc l'apprentissage, les contrats professionnalisants, une aide inédite pour qu'on ait des embauches en cette première année (...). Et surtout, on va créer des mécanismes nouveaux. 300 000 projets et contrats d'insertion qui permettent d'aller chercher les jeunes qui sont parfois les plus loin de l'emploi, qui n'ont pas réussi à trouver justement l'entreprise qui leur signe leur contrat d'apprentissage ou leur alternance (...). On va créer un formidable accélérateur sur le service civique qui fonctionne, dont nous avons vu la qualité. On a 140 000 à peu près contrats en service civique aujourd'hui. Nous allons en créer 100 000 dans les 6 mois qui viennent (...). Et enfin, on va permettre à des jeunes qui devaient rentrer sur le marché du travail de peut-être compléter leur formation, d'avoir un semestre ou une année d'études en plus. Et donc, on va ouvrir 200 000 places dans des formations qualifiantes supérieures (...)."

Méritocratie. "Dans notre République, quand on naissait dans une famille, on se disait : j’irai dans l’usine, l’entreprise ou la mairie où travaillent mes parents. Quand on réussissait bien à l’école, parce qu'un instituteur vous avait repéré, on savait quel était le chemin (...) qui permettrait de gravir les échelons dans la société (...). Moi, il n’y a rien dans mon histoire familiale qui justifiait que je me retrouve avec vous aujourd'hui (...). Je l'ai fait parce que sans doute, des femmes et des hommes ont eu la chance de croiser des instituteurs de la République qui ont dit à leurs familles un peu incrédules : Il peut continuer, il va continuer. Ils ont fait un chemin et ce chemin, ils l'ont fait faire à leurs enfants. Et ce chemin, il n'est plus perceptible par nos concitoyens."

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