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Moins le profil de la classe est favorable aux apprentissages, moins les enseignants sont pédagogues (DEPP)

Paru dans Scolaire le jeudi 02 juillet 2020.

"Les pratiques visant le développement de l’autonomie des élèves, la collaboration avec l’équipe à finalité pédagogique et l’évaluation formative sont beaucoup plus souvent réalisées par les enseignants décrivant un profil de classe très favorable aux apprentissages", constate la DEPP. Le service statistique de l'Education nationale publie dans une "note d'information" les premiers résultats d'une enquête qui sera renouvelée régulièrement sur les pratiques d’enseignement des professeurs de collège. Elle a été menée pour la première fois en 2018.

Elle montre que les enseignants sont soucieux de leur rôle éducatif, ils sanctionnent les élèves qui "tiennent des propos discriminatoires, discutent avec eux en cas de comportement à risque et s’appuient "sur les valeurs de la République (laïcité, refus des discriminations, etc.) pour trouver des réponses à une situation conflictuelle importante entre élèves".

En ce qui concerne la pédagogie, "les professeurs plébiscitent l’enseignement explicite", mais la DEPP en donne une définition très large, "un mode d’enseignement caractérisé par une démarche directe, structurée et fortement guidée", qui passe notamment par la reformulation des consignes. "Les pratiques visant l’implication active des élèves dans les apprentissages (...) sont moins fréquentes et considérées comme moins faisables et moins prioritaires : seuls 54 % des professeurs proposent fréquemment des démarches d’investigation (ou des démarches inductives) aux élèves et 33 % proposent fréquemment aux élèves des outils d’auto-évaluation (...) pour qu’ils évaluent leurs progrès, leurs réussites et leurs difficultés."

Les enseignants se disent d'ailleurs "peu formés à l’enseignement des compétences transversales", ils ont "un faible sentiment d’efficacité personnelle" lorsqu'il s'agit d'aider les élèves à développer leur esprit critique. Quant à l’utilisation pédagogique du numérique, elle est "considérée comme la pratique la moins prioritaire et la moins faisable", et c'est donc "la pratique la moins répandue". Les enseignants qui déclarent le plus avoir des pratiques pédagogiques diverses sont les plus diplômés, dans une discipline littéraire et plus souvent des hommes.

Et "dans les classes présentant un profil peu favorable aux apprentissages, les pratiques d’enseignement sont moins variées (...). Des écarts de plus de 10 points de pourcentage sont observés s’agissant de la proportion d’enseignants rapportant fréquemment organiser la collaboration entre élèves, leur proposer des outils d’auto-évaluation ou les impliquer dans la régulation de la vie de classe (...), le lien École-famille est moins développé et jugé moins faisable. Malgré les difficultés scolaires de ces classes, les enseignants y font également un peu moins de remédiation et d’explicitation." Un facteur de risque "d’accroître encore les inégalités scolaires" pour la DEPP.

La note d'information "Premiers résultats de l’enquête sur les pratiques d’enseignement,EPODE, en 2018 au collège" ici




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