Scolaire » Actualité

Comment sauver l'apprentissage ? (les partenaires sociaux devant les députés)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 26 juin 2020.

Comment sauver l'apprentissage ? Le 24 juin 2020, la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a réuni les partenaires sociaux, CGT, CFDT, CFTC, MEDEF, CPME et U2P. Pour mémoire, le plan de relance de l'apprentissage prévoit que les employeurs qui recrutent un apprenti mineur se verront verser pour la première année de contrat une aide de 5 000 euros, 8 000 euros pour un apprenti de plus de 18 ans. La durée de la période de formation en CFA préalable à la signature d’un contrat est portée de 3 à 6 mois. Enfin, le forfait premier équipement permettra l’achat de matériels informatiques pour les apprentis (voir ici).

Mais pour la CFDT, les OPCO devraient activer leurs observatoires des métiers afin que les jeunes bénéficient d’une vision prospective et choisissent mieux leur orientation. Comme la plupart des autres organisations, elle insiste sur le rôle des Régions et aimerait en conséquence une réflexion sur la gouvernance de France-Compétences.

De son côté, la CGT s’inquiète de la survie des CFA qui sont financés, depuis la loi Pénicaud au coût-contrat-apprenti. Une telle disposition dépend de l’embauche des jeunes en entreprise, ce qui n’est possible qu'en période de croissance économique. De plus, la CGT s’interroge sur l'effet d'aubaine que pourrait représenter le plan de relance et demande que les apprentis mineurs soient mis sous tutelle pédagogique mais non sous tutelle des entreprises. Tout en se félicitant de ce plan, la CFTC partage les inquiétudes des autres organisations syndicales. Elle insiste sur la sécurisation de la formation des jeunes qui, en raison de la crise, ont perdu leur contrat en cours de formation. Elle insiste également sur la formation des formateurs à la FOAD (Formation accessible à distance). Ils doivent être capables, par exemple, de mettre en place des modules techniques d’immersion-métier à l’aide, notamment de casques à réalité virtuelle. De plus, puisque l’apprentissage est maintenant possible jusqu’à 29 ans, la réévaluation des salaires des apprentis est indispensable.

Pour le MEDEF, il faut aller chercher des entreprises qui n’ont pas l’habitude de prendre des apprentis. Pour ce faire, l’approche territoriale est la meilleure. Il faudrait s’appuyer sur les Régions, un peu éloignées aujourd’hui de la dynamique-apprentissage mais aussi sur les Campus des métiers et des qualifications. L'organisation patronale craint que la véritable relance de l’apprentissage ne puisse se réaliser qu’en 2022. Pour l’organisation patronale, Il faut se concentrer sur l’orientation, mais l’Education nationale ne semble pas se soucier de mobiliser les entreprises, lesquelles du coup ne forment pas leurs maîtres d’apprentissage. Pour la CPME toutefois, il est possible de travailler main dans la main avec l’Education nationale et avec les Régions, de monter des projets dans le cadre du PIC (plan d’investissement compétences) ou en région, dans le cadre du PRIC. L’U2P de même aimerait une plus forte implication des Régions, tout comme une meilleure formation des maîtres d’apprentissage.

Les sites des partenaires sociaux pour la CFDT (ici), pour la CFTC (ici), pour le MEDEF (ici), pour la CPME (ici)

 

Hélène Cénat

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →