Voie professionnelle : la réforme aménagée (SNETAA)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 18 juin 2020.
A l'occasion de la réunion, hier 17 juin, du comité de suivi de la transformation de la voie professionnelle, Jean-Michel Blanquer a annoncé "le développement du CAP en 3 ans", la possibilité de remplacer les heures de co-intervention et une "conférence des diplômes" indique le SNETAA. Le syndicat FO de l'enseignement professionnel qui se félicite de ces annonces, mais demande une meilleure gestion des professeurs de la voie professionnelle et ajoute que le ministre de l'Education nationale a également donné des précisons sur l'ouvertre, cet été, des lycées professionnels.
En ce qui concerne le CAP, la norme reste le CAP à deux ans, mais les jeunes "déjà diplômés, en ré-orientation en fin de seconde ou première générale" ou "sortis prématurément de l’école" pourront le présenter en un an tandis que pour les élèves qui, "dès leur positionnement en début d’année scolaire, montreraient des difficultés plus aiguës", les CAP pourraient être "découpés en trois ans".
Les heures consacrées à la co-intervention en terminale bac pro peuvent être utilisées pour "compléter" le module de préparation à l’enseignement supérieur pour les élèves qui souhaitent poursuivre leurs études ou pour développer la professionnalisation "pour les jeunes qui se destinent immédiatement à l’emploi après le bac pro". Le ministre évoque notamment l'enseignement des langues vivantes et de la philosophie (qui n'étaient pas a priori concernées par la co-intervention, ndlr).
Il a de plus annoncé une "conférence des diplômes" qui se tiendrait lors du premier trimestre de la prochaine année scolaire, avec pour objectif "de développer une offre de nouveaux diplômes", "de 'colorer' les diplômes" existants, et "de simplifier leurs appellations".
Enfin, les lycées professionnels volontaires garderont leurs portes ouvertes "la première quinzaine de juillet et la dernière quinzaine d’août" avec pour objectif d'accueillir 30 000 jeunes pour des "cours aménagés d’ateliers" le matin et des activités d'animations sportives ou culturelles l'après-midi. Les enseignants volontaires seront rémunérés.
Le ministre a de plus confirmé la création d'une banque d'idées concrètes destinée à aider les équipes pédagogiques pour mettre en place la co-intervention et il a présenté celle consacrée au chef d'oeuvre. Le SNETAA demande d'ailleurs "que le chef d’oeuvre en première année de CAP puisse être remplacé par des heures de soutien, d’aide personnalisée" pour les jeunes arrivant de collège qui "sont souvent en difficulté scolaire".
Il fait valoir "l'épuisement des PLP" et leur "démotivation", et il "exige une gestion spécifique, attentionnée" des PLP par la DGRH du ministère : "Comment expliquer que le mouvement des PLP (mutations) soit cette année le plus mauvais de tous les temps ? Comment expliquer que les PLP soient noyés dans les formations INSPE destinées aux collègues certifiés et agrégés ? Comment expliquer (...) que les PLP professeurs principaux en SEGPA ne touchent pas la part modulable de l’ISOE (indemnité de professeur principal) ? Comment comprendre que c’est le corps qui absorbe près de 80 % des professeurs contractuels quand les places aux concours ne sont pas suffisamment ouvertes ? Comment comprendre les refus des candidatures PLP sur postes BTS ?"