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L'AEFE sans réflexion stratégique (Cour des comptes)

Paru dans Scolaire le jeudi 11 juin 2020.

"Aucun objectif clair n’est explicité à ce jour." C'est le constat que dresse, à propos de l'enseignement français à l'étranger, la Cour des comptes dans son rapport sur le pilotage des "opérateurs extérieurs de l'action de l'Etat".

Dans les trois pages consacrées à l'AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger), la Cour constate le dispositif est présent dans 137 pays et compte "497 établissements scolaires français homologués", dont 74 gérés directement  par l'AEFE, 156 "conventionnés" et 267 qui "ont signé des accords de partenariat avec l’AEFE. "La Mission laïque française, principal partenaire associatif, gère pour sa part 88 établissements homologués, dont 35 en pleine responsabilité." En 2018, l’AEFE rémunérait 11 011 ETP dans son réseau (dont 1,7 % au siège, 9,7 % d’expatriés, 47,8 % de résidents et 40,8 % de recrutés locaux).

La Cour note que l'Education nationale "n’a jamais exprimé le souhait d’exercer une cotutelle" sur l'AEFE dont le contrat d’objectifs et de moyens, arrivé à échéance fin 2018 "est en cours de renégociation" tandis que "le plan d’orientation stratégique 2014-2017 n’a pas non plus été reconduit". Elle a subi en 2017 une coupe budgétaire de 33 M€ et elle avait dû fermer ou prévoir la fermeture de 512 postes de résidents et d’expatriés "soit 8 % des effectifs" qui s'ajoutaient aux 148 supprimés les trois années précédentes. Or l'Agence "doit se mettre en état de répondre à des commandes politiques tel que le doublement du nombre d’élèves bénéficiant d’un enseignement français à l’étranger (soit 700 000 d’ici 2030)". Elle a obtenu en août 2019 le déblocage de 25 M€ supplémentaires ainsi que du détachement de 1 000 enseignants titulaires de plus.

Ce "tournant stratégique" suppose qu'elle développe ses "moyens de prospection, d’accompagnement des partenaires potentiels, voire de prestations de services de formation", ce qui pose la question de la qualité de l’enseignement, "notamment dans le cas des établissements partenaires ne bénéficiant pas d’affectation de personnels titulaires de l’Éducation nationale", mais aussi du rôle de la tutelle. S'agit-il d' "attirer des classes moyennes et des élites intellectuelles qui n’ont pas toujours les moyens de financer la hausse des frais de scolarité, ou au contraire proposer des établissements haut de gamme tournés vers des élites financières" ?

A noter que ce rapport date d'avant la crise sanitaire, voir notamment ici et ici

Le rapport de la Cour des comptes ici (pages 41 à 44)

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