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Protocole sanitaire, enseignants "décrocheurs", 2S2C, la rentrée 2020 : les propos de JM Blanquer, les inquiétudes de l'AMF, les réactions syndicales

Paru dans Scolaire le jeudi 11 juin 2020.

Un "conseil de défense" organisé demain 12 juin pourrait décider de mesures d'allègement du protocole sanitaire applicable dans les écoles et établissements scolaires, notamment en ce qui concerne la limitation du nombre d'élèves, annonce Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale était, hier 10 juin, invité de RTL soir. Interrogé sur les "profs décrocheurs", après avoir rendu hommage à tous les enseignants qui ne l'étaient pas et avoir dit que nous étions "un des pays qui a fait le mieux en matière d'enseignement à distance", il a estimé qu' "il y a des personnes" qui n'ont pas été "à la hauteur". Il est revenu sur le sujet plus tard, évoquant un chiffre de 4 % "d'après les premiers éléments" dont il dispose. Sur d'éventuelles sanctions, il a estimé qu'au mois de mai, les enseignants avaient plus de raisons de ne pas revenir, mais que ce n'était pas le cas au mois de juin, et que "quelqu'un qui ne fait pas son travail est sanctionnable". Mais il a redit que l'immense majorité n'était pas concernée et annoncé le lancement d'une campagne de communication sur le thème "merci aux enseignants".

En ce qui concerne la rentrée prochaine, l'objectif est qu'elle se déroule dans des conditions "normales", mais en tenant compte d'un "retard à rattraper". Il a aussi indiqué qu'il voulait "plus de sport et de culture", mais "en plus" et non pas "à la place de..." (le site de RTL ici).

Il répond ainsi pour partie aux inquiétudes de l'AMF. Le comité directeur de l'Association des maires de France, réuni le 9 juin, avait en effet demandé une "clarification urgente", estimant que les collectivités sont confrontées à une demande de l’Education nationale d’organiser le dispositif 2S – 2C dont la mise en oeuvre "se heurte à l’insuffisance et à la disparité des moyens humains, techniques et financiers dont disposent les collectivités, à l’image de la réforme des rythmes scolaires de 2013, et requiert une aide financière plus conséquente". L'AMF ajoute que ce dispositif "doit demeurer exceptionnel" et qu' "il n’appartient pas aux communes et aux intercommunalités de se substituer durablement à l’Education nationale pour la prise en charge d’une partie du temps scolaire". Elle demande par ailleurs "des précisions rapides sur les conditions d’organisation des accueils extrascolaires pour cet été, et pas seulement dans le cadre du dispositif des Vacances apprenantes".

Mais les propos du ministre sur les enseignants décrocheurs ont provoqué la réaction indignée de SUD éducation qui dénonce "une campagne de dénigrement des personnels enseignants  dans un certain nombre de media (...) Si des enseignant-e-s n’ont pas pu retourner dans leurs établissements scolaires ce n’est pas par 'fainéantisme' mais bien parce que certain-e-s d’entre elles et eux sont des personnels à risque." De même le SNUEP-FSU (enseignement professionnel) dénonce "un véritable prof bashing" dont l'origine serait "des propos abjectes tenus en privé par le ministre lui-même et ceux d'un ancien membre du cabinet dans un journal". Quant au SNES-FSU, il "exige que (le ministre) s’exprime publiquement pour dénoncer cette campagne calomnieuse".

Cette exigence a été reprise dans une déclaration commune en ouverture du Conseil supérieur de l'éducation de ce 11 juin, par les syndicats enseignants de la FSU et par la FSU elle-même, par le SE-UNSA, le SNALC, le SGEN-CFDT, la FEP-CFDT, Sud éducation, la CGT educ’action, le SNFOLC.

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