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Blanche Lochmann quitte la présidence de la société des agrégés

Paru dans Scolaire le dimanche 07 juin 2020.

Blanche Lochmann n'était pas candidate à sa succession à la présidence de la "Société des agrégés de l'Université", dont les opérations de vote s'achevaient ce week-end. Son successeur devrait être élu le 13 juin, le seul candidat est Stéphane Cardini (professeur en physique - sciences de l'ingénieur au lycée militaire de Saint-Cyr, ancien élève de l'ENS Cachan), actuel secrétaire général de la SDAU. Elle a adressé à ToutEduc son discours de fin de mandat, que nous publions très volontiers.

"Je vais quitter la présidence de la Société des agrégés après huit années intenses, consacrées à une modernisation de notre fonctionnement qui était absolument indispensable et à un rassemblement autour des valeurs fondamentales ayant présidé à la création de l’association : l’égalité fondatrice du concours, l’entraide, l’exigence intellectuelle.

J’ai rempli les objectifs que nous nous étions fixés avec la jeune équipe de 2012, j’ai tenté d’être fidèle à l’esprit de la Société des agrégés tout en adaptant ses positions et ses activités aux exigences et aux débats du XXIe siècle. Il faut savoir à présent partir et laisser la place à d’autres énergies, à d’autres idées, à d’autres projets. Un poste associatif ne nous appartient pas, je crois profondément que c’est un danger pour une association de se fossiliser par le vieillissement de ses instances.

Je suis fière d’avoir poussé à la création de l’Atelier de l’agrégation, qui a permis à la Société des agrégés, depuis 2013, d’accompagner plusieurs centaines de candidats dans leur préparation aux concours externe et interne de l’agrégation, dans de nombreuses disciplines. Nous cherchons toujours de bonnes volontés, notamment en EPS et en sciences économiques et sociales. C’est une aventure formidable pour l’association qui sait à présent mobiliser plusieurs dizaines de bénévoles chaque année, en particulier l’été, lors du stage de juillet. C’est une manière de rendre ce que l’on nous a donné, de tendre la main. A titre personnel, je suis très heureuse d’avoir gardé des liens solides avec "mes" agrégatifs, ceux que j’ai suivis, devenus des collègues et des amis.

Nous avons aussi créé plusieurs événements et j’espère que la Nuit de l’agrégation aura un avenir. Nous avons ouvert l’association à des "amis de la Société des agrégés", notre nouveau siège, installé en 2018, a été conçu pour recevoir régulièrement du public et des manifestations culturelles pour tous. Le coronavirus nous a malheureusement interdit de tenir les conférences prévues en mathématiques et en langues anciennes. La visioconférence a pris le relais pour le moment, ce qui est moins satisfaisant sur le plan amical et humain. J’espère que les mois prochains reverront la Maison de l’agrégation pleine d’une activité joyeuse comme on a pu le vivre régulièrement l’été avec tous les agrégatifs.

Enfin, je suis heureuse d’avoir achevé la création du Fonds de dotation de la Société des agrégés, dont je suis présidente. Il a été fondé en avril, nous sommes simplement dans l’attente de la publication au Journal Officiel, dont les délais sont un peu plus longs en ce moment que d’ordinaire. Ce fonds permettra d’engager des actions pour la formation initiale et continue des professeurs comme, par exemple, de financer des bourses, des années de préparation du concours ou des années de césure. Je suis très enthousiaste devant ce beau projet. Ce sera un outil appréciable pour l’action de la Société des agrégés qui a toujours eu pour objet d’apporter une aide "matérielle et morale".

Il me reste une inquiétude causée par la gestion actuelle de la crise par le ministère en matière de concours de recrutement. En effet, les revirements et les atermoiements, la manière dont ont été traités les candidats, abandonnés à eux-mêmes sans soutien de l’Éducation nationale pendant plusieurs longues semaines, la priorité donnée aux entretiens médiatiques sur l’information directe aux candidats et aux jurys, tout cela aura, je le crains, porté une atteinte plus sévère que les critiques habituelles contre l’agrégation, qui se sont, jusqu’à présent, depuis plus de 250 ans, émoussées sur un concours solide."

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