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Oral du bac français : des collectifs d'enseignants en demandent l'annulation

Paru dans Scolaire le mardi 12 mai 2020.

Le ministre de l'Education nationale refusant d'annuler l'oral de l'épreuve anticipée de français du baccalauréat, les enseignant.e.s doivent "continuer à batailler pour préparer cette épreuve, alors même que cela n'a aucun sens, ni pour (eux) ni pour les élèves" et se trouvent "contraint.e.s d'effectuer un travail absurde, chronophage, et qui laisse sur le bord de la route nombre d'entre elles et eux" , d'autant que chacun sait que, pour des raisons matérielles, "ces oraux n'auront pas lieu". C'est ce qu'écrit un collectif d'enseignants de région parisienne, avec le soutien de l'AFEF (l'association des enseignants de français), des collectifs Lettres Vives et Questions de classe(s), de l'ICEM - pédagogie Freinet, de Stéphane Bonnery (Paris 8) et Bernard Lahire (ENS Lyon). L'Humanité datée d'hier 11 mai publie leur lettre ouverte au ministre.

Les signataires estiment que "l'acharnement" du ministre les maintient "dans un état de tension assez indécent dans les circonstances actuelles" et ils rappellent qu'ils ont déjà alerté "sur les inégalités évidentes que la période de confinement a creusées entre les élèves". Le ministre évoque des ressources pédagogiques mises à disposition des enseignants : "pour préparer une épreuve qui se résume désormais, encore plus qu'auparavant, à un bachotage pur et simple, il n'y a, en vérité, nul besoin d'innovations pédagogiques : notre travail et celui des élèves se limitent à un rabâchage de commentaires déjà connus (...). Et il ne saurait également être question de se consacrer à d'autres activités avec elles et eux, tant nos élèves, privé.e.s de plus de deux mois de cours, sont loin d'être prêt.e.s pour cet oral. Nous ne croyions pourtant pas devoir un jour enseigner la littérature à ce point sans plaisir du texte, et sans ce qui fait le sens de notre métier : l'échange et le partage de ce plaisir avec nos élèves."

Les signataires préféreraient "profiter de cette fin d'année pour découvrir avec (leurs) élèves de nouvelles œuvres, de nouvelles façons, adaptées aux moyens matériels dont elles et ils disposent, de faire vivre le plaisir de la langue et de la littérature, de l'imaginaire, des trésors de la rhétorique". Et quand le ministre affirme "on pense que c'est bon pour eux de se préparer à cet oral", ils interrogent, "qui est ce on". Ce "on" redouterait-il "que les élèves (...) ne travaillent pas assez" ? Ou que les enseignant.e.s ne soucient "pas suffisamment de (leurs) élèves, de leur réussite, de leur avenir, qu'il faille ainsi entretenir une pression artificielle sur toutes et tous, sans aucune réflexion sur l'intérêt et les enjeux de cette prétendue 'continuité pédagogique' ?"

Le site de L'Humanité ici

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